C'est dans ce cadre juridique protecteur des enfants que l'affaire a commencé, à Outreau,
petite commune du Pas-de-Calais, faubourg
industriel de Boulogne-sur-Mer.
En 1995, il y a 15 ans déjà, l'un des enfants dont on parlera dans l'affaire dite « affaire d'Outreau » fut « placé » en famille d'accueil dans la région, par décision d'un juge des enfants. Il s'agissait du petit X… Delay.
Cinq ans plus tard, le 25 février 2000, un autre juge des enfants « place » les trois autres enfants Delay.
Ces deux juges pour enfants prirent des mesures protectrices envers les enfants de cette famille-là. Les deux juges d'instruction qui assumèrent l'un après l'autre la suite de l'affaire étaient de jeunes magistrats, tous deux débutants : Fabrice Burgaud arriva à Boulogne le 1er septembre 2000, dès sa sortie de l'École Nationale de la Magistrature (ENM), pour y être immédiatement nommé juge d'instruction, comme son successeur Cyril Lacombe, sorti de la même école le 1er septembre 2002 et nommé au même poste pour remplacer Burgaud, nommé à Paris… Sans qu'on leur organise même une seule semaine de travail en commun.
Cette précision fait écho à l'observation judicieuse, dans ce même numéro, d'un Conseiller d'État sur les « sortis d'école » (cf. page 33 « Sur l'École Nationale de la Magistrature (ENM) », par C. Vigouroux).
Il est utile de savoir que ces deux décisions de placement par les juges des enfants faisaient suite à des rapports alarmants de la Direction de l'Enfance et de la Famille (DEF) du Conseil général du Pas-de-Calais. Dans un premier temps, seuls l'alcoolisme et le délaissement par les parents étaient allégués. Mais un nouveau rapport de la même DEF, daté du 5 décembre 2000 et faisant état de suspicion de maltraitances sexuelles sur enfants, adressé simultanément – comme la loi le prescrit – au Procureur de la République et au Juge des enfants, déclencha deux procédures distinctes :
– une procédure civile, concernant le juge des enfants qui devait statuer sur une demande de droit de visite et d'hébergement relative aux enfants Delay alors « placés » dans d'autres familles par mesure de protection. Ce juge des enfants refusa que les enfants retournent chez leurs parents pour les congés de Noël ;
– une procédure pénale, l'enquête préliminaire confiée par le parquet aux services de police de Boulogne et suivie le 22 février 2001 d'un réquisitoire introductif saisissant un juge d'instruction.
Pour lire l'article, cliquez sur le logo de la couv d'Après-demain
_____________________En 1995, il y a 15 ans déjà, l'un des enfants dont on parlera dans l'affaire dite « affaire d'Outreau » fut « placé » en famille d'accueil dans la région, par décision d'un juge des enfants. Il s'agissait du petit X… Delay.
Cinq ans plus tard, le 25 février 2000, un autre juge des enfants « place » les trois autres enfants Delay.
Ces deux juges pour enfants prirent des mesures protectrices envers les enfants de cette famille-là. Les deux juges d'instruction qui assumèrent l'un après l'autre la suite de l'affaire étaient de jeunes magistrats, tous deux débutants : Fabrice Burgaud arriva à Boulogne le 1er septembre 2000, dès sa sortie de l'École Nationale de la Magistrature (ENM), pour y être immédiatement nommé juge d'instruction, comme son successeur Cyril Lacombe, sorti de la même école le 1er septembre 2002 et nommé au même poste pour remplacer Burgaud, nommé à Paris… Sans qu'on leur organise même une seule semaine de travail en commun.
Cette précision fait écho à l'observation judicieuse, dans ce même numéro, d'un Conseiller d'État sur les « sortis d'école » (cf. page 33 « Sur l'École Nationale de la Magistrature (ENM) », par C. Vigouroux).
Il est utile de savoir que ces deux décisions de placement par les juges des enfants faisaient suite à des rapports alarmants de la Direction de l'Enfance et de la Famille (DEF) du Conseil général du Pas-de-Calais. Dans un premier temps, seuls l'alcoolisme et le délaissement par les parents étaient allégués. Mais un nouveau rapport de la même DEF, daté du 5 décembre 2000 et faisant état de suspicion de maltraitances sexuelles sur enfants, adressé simultanément – comme la loi le prescrit – au Procureur de la République et au Juge des enfants, déclencha deux procédures distinctes :
– une procédure civile, concernant le juge des enfants qui devait statuer sur une demande de droit de visite et d'hébergement relative aux enfants Delay alors « placés » dans d'autres familles par mesure de protection. Ce juge des enfants refusa que les enfants retournent chez leurs parents pour les congés de Noël ;
– une procédure pénale, l'enquête préliminaire confiée par le parquet aux services de police de Boulogne et suivie le 22 février 2001 d'un réquisitoire introductif saisissant un juge d'instruction.
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