« Si un individu s’expose avec sincérité, tout le monde, plus ou moins, se trouve mis en jeu. Impossible de faire la lumière sur sa vie sans éclairer, ici ou là, celles des autres »
Simone de Beauvoir – La force de l’âge
« L’information est le seul bien qu’on puisse donner à quelqu’un sans s'en déposséder. »
Thomas Jefferson,
l’un des rédacteurs de la Déclaration d'Indépendance des États-Unis,

De l'esprit des lois (1748)

Les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires.
Charles de Secondat, baron de Montesquieu

29 novembre 2006

Film – Madeinusa de Claudia Llosa – 2006 – Pérou

Réalisateur : Claudia Llosa
Scénariste : Claudia Llosa
Date de so
rtie : 29 novembre 2006 (France)
Durée : 100 min | Argentine:100 min (Mar del Plata Film Festival)
Pays : Pérou | Espagne
Langue : Espagnol
Couleur
Argentine:13 | Allemagne:16
Lieu de tournage : Pérou
Manaycaycuna, Pérou. 300 habitants. Un montage alterné glisse des célébrations collectives de la semaine sainte au drame privé qui se scelle dans la maison du maire. Madeinusa, sa fille, consacrée vierge du village... mais au fond plus Madeleine que Marie, rêve d’une autre vie, se jette sur un jeune baroudeur bloqué dans le village. Bientôt, son désir fou de liberté outrepasse les limites de l’humain, corrompt tout. À la fois tendre et brutal, extatique et inattendu, étale et elliptique, néo-réaliste et bunuélien, tel est le premier film de Claudia Llosa.

Elles ont l’air si vraies, si crédibles, ces coutumes folklorico-religieuses. Du vendredi saint au dimanche de Pâques, dans le petit village péruvien, la statue du Christ a les yeux bandés. C’est « période sainte » : tous les péchés sont permis puisque Dieu ne voit rien. Pendant trois jours, la vie des habitants est donc scandée par l’élection de la jeune Vierge − Madeinusa of course, la cérémonie des cravates − les cravates des hommes sont coupées au ciseau, puis les femmes peuvent choisir avec qui elles veulent coucher, le comptage du temps grâce à une horloge en papier actionnée par un vieillard, la constitution d’une gigantesque fresque colorée à partir de pétales de fleurs. Oui, elles ont l’air si vraies, si crédibles, ces coutumes − même au moment où la procession du Christ a lieu, on croirait presque voir un soupçon d’Ingrid Bergman se glisser dans la foule, échappée de Voyage en Italie − et pourtant elles sont un pur produit de l’imagination de la réalisatrice. Rien de véridique, rien d’exotique : aussi bien, il faut sans doute parler de néo-réalisme poétique.

Madeinusa signale une formidable dilatation du temps : les larmes de la vierge s’arrêtent sur les joues de Madeinusa, la fresque florale progresse imperceptiblement. L’horloge en papier semble la figuration délicate d’un temps devenu arbitraire. Selma Mutal, la compositrice du film, confie avoir travaillé sa musique à partir du silence. Perché à 3600 mètres d’altitude, le village paraît avoir absorbé à sa manière son et temporalité : sur le mode de l’asphyxie.

Dans l’histoire et la mise en scène de Madeinusa, il y a quelque chose de très semblable à Terre jaune de Chen Kaige, le film phare de la cinquième génération des cinéastes chinois. Les deux se déroulent dans un village isolé, les deux sont rythmés par les fêtes du village, mais également par des chansons traditionnelles, les deux installent leurs personnages dans de vastes panoramas où l’homme, seul, se perd dans un cadre où le désert a pris toute la place. Cependant, voilà l’essentiel : un étranger vient bouleverser l’ordre des choses. Communiste dans Terre jaune, c’est un gringo de la ville dans Madeinusa. Son irruption, celle aussi d’une lointaine modernité, déclenche le drame. Le gringo est photographe, elle baisse sa culotte pour la première fois pour lui, parce que c’est « période sainte » et que Dieu ne peut les voir. « Mon nom est sur ton T-shirt » lui dit-elle, c’est que Madeinusa (à ne pas prononcer comme le film de Godard) porte en son prénom même le désir de cette modernité. Parmi ses jouets, que son père va détruire, beaucoup viennent de là-bas, Lima, les States, où elle voudrait s’enfuir. Il lui propose l’échappée, avec lui. De cet intrus déclencheur, les deux héroïnes chinoise et péruvienne s’entichent, mais celle de Terre jaune est déjà promise, celle de Madeinusa aussi − à son propre père...

Car c’est une autre caractéristique du film de Claudia Llosa que de ciseler dans les pénombres des intérieurs un huis-clos familial des plus violents. La mère est morte, n’en subsiste qu’une paire de boucles d’oreille fétichisée par les deux filles. Le père, incestueux, bestial et cruel, fait du chantage au viol sur ses propres filles, ils dorment dans le même lit. Et ces deux sœurs, rivales et alliées à la fois − l’une coupe de force les cheveux de l’autre avant de s’écrouler en pleurs, rêvent d’un départ ou d’un ailleurs : « je vais aller à Lima, pas toi ». C’est un rat, comme motif expirant au tout premier plan de la maison en plan large, qui symbolise ce nœud de vipères ; et la mort-aux-rats sert par conséquent à faire place nette dans le foyer... Claudia Llosa revendique sans surprise un héritage bunuélien. Notons enfin que de bout en bout Madeinusa est éclairé par l’ovale irradiant du visage de Magaly Solier, son actrice principale, évidemment non professionnelle.

Romain Lecler

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26 novembre 2006

Le fief de la famille Villiers refuse d'y croire

Emeline Cazi | 26.11.2006
Les Herbiers (Vendée)
, malgré l'instruction en cours et la mise en examen, personne ne veut vraiment y croire.
Pas eux, pas les enfants de Villiers, « si gentils, si polis », tous élevés dans les valeurs les plus traditionnelles. « Cette histoire est invraisemblable. Mon fils était très ami avec Laurent, ils jouaient au foot ensemble. J'ai l'image d'une famille unie, très discrète, glisse Jean-Jacques Merlet, un voisin. M. de Villiers a toujours un sourire pour nous. Je me demande si ce n'est pas une basse manœuvre en pleine campagne présidentielle. »
Philippe de Villiers en est convaincu. « En père de famille au coeur qui saigne », il a convoqué la presse, mardi. Il s'est indigné que l'on « salisse ses proches pour atteindre un candidat à la présidentielle ». Et il a dénoncé un complot visant à déstabiliser son fils Guillaume, qui lui avait transmis des documents sur les mosquées clandestines de Roissy. « Depuis, il a été traqué, ciblé par des services de renseignements.
Guillaume m'a dit : Papa, ils veulent m'abattre. » Désormais, le président du Mouvement pour la France (MPF) souhaite garder le silence et protéger les siens. « Je n'ai plus l'intention de m'exprimer », nous a-t-il indiqué hier.
Aujourd'hui père de famille, Guillaume, l'aîné de la fratrie, n'a pas eu une adolescence des plus faciles. « J'étais en classe de 1re avec lui, à Jean-XXIII, le lycée privé des Herbiers. Cela m'a fait de la peine d'apprendre tout cela. C'était un gars souriant, sympathique, qui nous faisait rire. Cela n'était pourtant pas évident d'être le fils de Villiers. Il se faisait charrier dans la cour. Mais Guillaume prenait cela avec humour. »
Un autre ami d'enfance, sous couvert de strict anonymat, ajoute : « Il a été renvoyé de Saint-Gabriel (une institution privée de Saint-Laurent-sur-Sèvre) avant de venir à Jean-XXIII. Il était souvent excessif dans ses propos. A l'époque, il avait des problèmes de relation avec son père. »
Une fratrie de sept enfants La semaine à Paris, Philippe de Villiers rentre en Vendée le week-end. Sa femme, Dominique, a longtemps assuré l'intendance d'une famille (très) nombreuse. Trois fils, quatre filles, qu'il fallait conduire au collège, au lycée, aux scouts (d'Europe).
Les Aubretières, la propriété familiale, est isolée, au coeur du bocage vendéen entre Cholet et La Roche-sur-Yon. La bâtisse, une belle ferme du XVIIe siècle, est cachée de la route par des haies d'arbustes sauvages. Le chemin qui y mène bute sur un lourd porche de bois à deux battants. Dans le pré voisin, deux balançoires rappellent qu'une fratrie de sept enfants a grandi ici. « L'été, le jardin résonnait de rires. Les scouts venaient dormir le week-end, raconte un voisin. Pour les anniversaires, ils organisaient de grandes chasses au trésor au château. »
A l'exception de la petite dernière, tous les enfants ont aujourd'hui quitté la maison. L'un a suivi les traces de son père et préside l'association du Puy-du-Fou. Une des soeurs est entrée dans les ordres. Laurent a pris une voie de traverse. Il y a un an, il a décidé de mettre ses études entre parenthèses pour partir à New York aider les sans-abris du Bronx. C'est à son retour des Etats-Unis, après des vacances « idylliques » en famille, selon les mots de son père, qu'il a déposé plainte contre son frère.

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Autre billets sur l'affaire de Villiers
23/12/2010 – Accusant son frère d'inceste, Laurent de Villiers se pourvoit en cassation - Le Monde
18/12/2010 – Viols par inceste : Laurent de Villiers juge "totalement partial" le non lieu en faveur de son frère
L'histoire des viols par inceste de Laurent de Villiers par son frère
INCESTE Affaire Laurent de Villiers contre Guillaume de Villiers – 2006/2010
17/12/2010 – Laurent de Villiers : "Je ne me tairai pas"
17/12/2010 – Affaire Laurent de Villiers : le combat d’un enfant seul face aux viols par inceste
16/12/2010 – "Laurent de Villiers est un martyr" par Anne de Kervenoael
13/10/2009 – Pressions sur l'édition : l'exemple du livre de Laurent de Villiers
26/11/2006 – Le fief de la famille Villiers refuse d'y croire
31/01/2011 – Chroniques judiciaires du Nouvel obs : Viol présumé chez les Villiers: retour sur une très étrange affaire
03/03/2011 – Un article sur l’affaire De Villiers retiré du site du Nouvel Obs
11/05/2011 – Guillaume de Villiers, accusé de viols par son frère Laurent, le poursuit pour chantage et subornation de témoin par Isabelle Monnin.
16/05/ 2011 – Un mail relance le duel juridique des Villiers par Ondine Millot
1/11/2011 – Affaire de Villiers : Qu'as-tu fait de ton frère ?
2 novembre 2011 – Canal + 19h – Laurent de Villers parle de son livre sur l'inceste
Laurent de Villiers : Le fils mots dits par Ondine Millot
Laurent de Villiers a déclaré que son père lui avait dit "que cela ne le concernait pas et que c'était entre moi et mon frère".
Laurent de Villiers : le pourvoi pour viols par inceste examiné le 7 décembre 2011
2 novembre 2011 – A2 Journal de 20h – Laurent de Villiers
5 novembre 2011 – fracassante émission pour Laurent de Villiers
5 novembre 2011 – Emission "On n'est pas couché" avec Laurent de Villiers
Tais-toi et pardonne ! par Laurent de Villiers
7/12/2011 – Inceste. Après l'annulation du non-lieu, un procès possible dans l'affaire de Villiers
Affaire Villiers : le non-lieu de Guillaume de Villiers est annulé
Laurent de Villiers : "Il n'y a qu'une victime c'est moi, pas mon père.
Affaire Laurent de Villiers : il n'y aura pas de procès aux assises pour viol
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Autre billets permettant un éclairage sur l'affaire de Villiers
La parole interdite dans les familles incestueuses par Martine Nisse et Pierre Sabourin
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7 novembre 2006

Le Duel de Peter Weiss

Traducteur : Alban Lefranc
Préfacier : Mathieu Bébézet
Paru le : 07/11/2006
Editeur : Melville
ISBN : 2-915341-41-9
EAN : 9782915341416
Nb. de pages : 119 pages
Poids : 180 g
Dimensions : 14,5cm x 21cm x 1cm
Peter Weiss, l'un des plus grands écrivains allemands de l'après-guerre, n'ignore rien du sentiment d'exil engendré par l'opacité sanglante du monde et la prolifération des mécanismes répressifs.
Dans ce récit, encore inédit en France, il témoigne d'un univers qui ne redoute ni l'outrance ni la digression ; un univers empli d'une violence qu'il s'agit, sans cesse, de contrer.
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