« Si un individu s’expose avec sincérité, tout le monde, plus ou moins, se trouve mis en jeu. Impossible de faire la lumière sur sa vie sans éclairer, ici ou là, celles des autres »
Simone de Beauvoir – La force de l’âge
« L’information est le seul bien qu’on puisse donner à quelqu’un sans s'en déposséder. »
Thomas Jefferson,
l’un des rédacteurs de la Déclaration d'Indépendance des États-Unis,

De l'esprit des lois (1748)

Les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires.
Charles de Secondat, baron de Montesquieu

30 août 2011

Quelques réflexions sur l’acquittement. Par Jacques Cuvillier

30 août 2011
Pour l’opinion publique, un acquittement par la cour d’assises est la preuve de l’innocence de l’accusé. Ce serait aussi la preuve que l’instruction n’a pas été effectuée correctement, la preuve éventuellement que l’accusé avait été détenu injustement...
La réalité est plus complexe. Elle relève pourtant de questions qui, mieux comprises, pourraient grandement clarifier l’interprétation quelquefois simpliste que l’on donne des affaires fortement médiatisées.
Qu’il me soit donc permis ici d’apporter l’éclairage que Henri Hugues - Président de chambre honoraire à la Cour d’Appel d’Aix en Provence – nous a apporté par une note qu’il a communiqué à ses amis.
Les présidents de cour d’assises ont tous en mémoire le cas de certains accusés acquittés qui étaient certainement coupables. Récemment aussi, la cour d’assises de la Dordogne a acquitté une infirmière qui avait pourtant reconnu les faits dont elle était accusée.
Les arrêts des cours d’assises ne sont pas motivés
Il est toujours difficile de commenter un arrêt de cour d’assises parce qu’on ne connaît pas les motifs pour lesquels l’accusé a été condamné ou acquitté. Lorsqu’un accusé pénètre dans la cour d’assises, on sait les infractions qui lui sont reprochées. La décision du juge d’instruction, ou celle de la chambre de l’instruction, précisent les motifs. Il est indiqué aussi qu’il existe contre cet accusé des « charges suffisantes ».
En cas de condamnation, on peut se référer à cette décision de renvoi pour connaître selon toutes vraisemblances ce qui a entraîné cet arrêt.
Mais après un acquittement, qui est une décision contraire à l’ordonnance ou à l’arrêt de renvoi, on ne peut pas savoir les motifs pour lesquels magistrats et jurés se sont ainsi déterminés.
La cour d’assises est constituée de trois magistrats professionnels, dont un président, et de neuf jurés, ou douze jurés lorsque la cour siège à la suite d’un appel.
La délibération est secrète : elle a lieu dans la salle des délibérations. Après un échange de vues, les magistrats et les jurés votent par écrit, à bulletins secrets. Les bulletins sont détruits immédiatement après le dépouillement, pour préserver le secret.
La question posée pour chaque accusé et chaque infraction est celle-ci : « X est-il coupable d’avoir à... le... » Il est répondu soit par « oui », soit par « non », soit par bulletin blanc. Seuls les oui sont comptés. L’accusé est déclaré coupable si huit au moins des votants (dix dans le cas de la cour d’assise statuant en appel) ont répondu « oui ». A défaut de huit (ou dix) oui, l’accusé est acquitté.
Peu importe le nombre de « non »... ou de bulletins blancs. L’accusé peut donc être acquitté alors que sept des votants ont répondu « oui » et parfois même alors qu’aucun des votants n’a voté « non », les indécis ayant déposé un bulletin blanc.
Mais seuls les magistrats professionnels et les jurés connaissent le nombre de « oui », de « non », et de bulletins blancs. A l’audience publique, lorsqu’il prononce l’arrêt, le président ne dit pas comment se sont réparties les voix. En cas de condamnation, il dit seulement « à la majorité de huit (ou dix) voix au moins ». On ne relève jamais qu’une décision a été prononcée à l’unanimité lorsque ce fut le cas.
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D'autres billets de Jacques Cuvillier
Qui a peur des enfants d’Outreau ?
Outreau – Plus que de poursuites, Chérif Delay a besoin de soutien
Affaire d'Outreau : le contradictoire enfin !
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29 août 2011

Outreau :"Présumé coupable" et "déclarés coupables" par Marie-Christine Gryson

29 Août 2011
Le film "Présumé coupable" fait l'objet d'un battage propagandiste sans précédent et des avant-premières sont organisées dans toutes les grandes villes de France : Ce film est tiré du livre d'un ancien accusé, Alain Marécaux que la Cour d'Assises a acquitté en appel.
Grandement indemnisé, cet huissier a été reçu par les plus grandes autorités de l'État, porté en grande lumière par toute l'équipe du film et présenté comme la plus grande victime judiciaire des temps modernes.

Et dans l'ombre et le rejet sans la possibilité de faire entendre leur version, il y a tout ceux qui ont été depuis "déclarés médiatiquement coupables", les enfants, pourtant reconnus victimes, dont Chérif Delay, Fabrice Burgaud, le bouc émissaire, les magistrats mais aussi et surtout les experts, ensuite les policiers, les travailleurs sociaux, les assistantes sociales et les assistantes maternelles. Cela a t-il vraiment du sens ?
Le film de l'huissier va de nouveau renforcer cette invraisemblance qui s'est construite sur les images identificatoires et traumatiques "cela peut vous arriver à tous" qui sont devenues pour les procès téléréalité d'Outreau les incontournables "Pièges à conviction" (cf "Outreau la vérité abusée") Les conséquences en sont dramatiques puisqu'en référence à Outreau, on ne croit plus les enfants et leur protection au regard de la pédo-criminalité a régressé de 20 ans ! C'est bien l'émotionnel qui a étouffé la vérité judiciaire des enfants d'Outreau et il est de nouveau réactivé. Les acquittés d'Outreau sont devenus définitivement des "intouchables" !
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Autres billets sur Présumé coupable

L'huissier d'Outreau, "présumé coupable" : complément d'information sur le cas Marécaux
L’ancien Garde des Sceaux UMP Pascal Clément piégé par l’affaire d’Outreau : « … Aujourd’hui encore, je n’en sais rien… »
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Indemnisation des acquittés d'Outreau
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28 août 2011

DSK : Les notions de relation sexuelle et de viol s’opposent par Annie Ferrand

Relations sexuelles remplacées par agressions
Relation
Le latin ralatio indique récit, narration. Terme de philosophie. Rapport entre deux personnes, entre deux choses, considérées respectivement l'une à l'autre. La relation du père au fils et du fils au père. État d'une chose qui tient à une autre. En anglais a relation est (=relative) parent(e) m/f, a distant relation un(e) parent(e) éloigné(e). Dans une relation sexuelle il y a un accord entre les partenaires.
Supreme Court, Motion to Dismiss, 22.08.2011, The People of the State of New York against Dominique Strauss-Kahn.
http://www.nycourts.gov/whatsnew/pdf/dsk_motion_to_dismiss.pdf

Assaulting = assault = agression

"which charges the defendant with sexually assaulting
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Nausée. Colère d’opprimée flouée et foulée aux pieds. Voilà ce qui me vient en ce jour où la réalité revient dans les rails du prévisible : un dossier accablant dans une affaire de viol – état de NY c/ DSK – s’évapore par la magie d’un procès d’intention. La notion de crédibilité de la victime a prévalu sur le crédit que la justice accorde à ses propres experts.
En effet, le rapport médico-légal concernant Mme Diallo a révélé la présence de sperme de l’accusé et des lésions assez caractéristiques pour qu’il conclue : "Diagnostic: agression."
Le 22.08, la justice s’est prononcée sur la cause de l’abandon des poursuites : les éléments rassemblés ne permettraient pas d’accréditer la version de la plaignante au delà d’un « doute raisonnable ».
Car la poursuite aurait dû prouver hors de « tout doute raisonnable » qu’un crime a été commis et que c’est l’accusé qui l’a commis. Ma question est : pourquoi la présence d’ADN de l’accusé et des traces qui, selon les médecins, sont l’indice d’une agression, ne prouvent pas « au-delà du doute raisonnable » que l’accusé a agressé la victime ?
1- Un soupçon raisonnable…
Le procureur a des visées électoralistes en abandonnant les poursuites. Cependant, il a trouvé une raison très crédible. Sa seule certitude est qu’il y a eu « acte sexuel », mais quant à savoir si Mme Diallo a été forcée, aucune certitude ne serait possible. Le seul élément qu’il retient comme « preuve » indubitable est la présence de sperme. Exit les traces de violence.
Pourquoi ignorer des éléments tangibles ? Pourquoi une vision partiale devient crédible ? Car elle entérine la version sexiste que médias et avocats de DSK martèlent depuis le début : il y a eu relation sexuelle. Or cela signifie simplement que l’affaire est jugée d’avance. Car les notions de relation sexuelle et de viol s’opposent : l’une est une relation normale, l’autre est une agression qui a pour arme le pénis. La thèse de la relation sexuelle n’est corroborée qu’en l’absence de preuve d’agression. A l’instar des militantes de New York, j’insiste : les traces de violence ne signifient donc rien ?
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Quand une femme est agressée le doute n'est pas permis
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25 août 2011

Affaire DSK. Quelles conséquences sur la parole des victimes ? par Céline Rastello

25 août 2011
Les associations féministes, entre autres, s'inquiètent de l'incidence de l'affaire sur les victimes. Par Céline Rastello
"Une victime peut se dire 'si elle n'a pas réussi, je n'y arriverai jamais'"
Pour autant, Me Naze-Teulié pense qu'en fonction des victimes, une telle identification peut être positive ou négative. "Certaines victimes peuvent être portées par le courage d'une femme qui dénonce, d'autres peuvent se dire 'si elle est victime et que malgré la compétence de ses avocats, elle n'a pas réussi, je n'y arriverai jamais', et ce quelle que soit la réalité factuelle de ce dossier tant médiatisé que finalement tout le monde ignore".
La présidente de l'association CFCV (collectif féministe contre le viol), Emmanuelle Piet, la rejoint : "toute forme de réaction est possible, dans un sens comme dans l'autre." Mais la difficulté des victimes à parler de viol ou d'agression sexuelle et à porter plainte n'a pas changé. "Seules 10 % des victimes portent plainte, et 10 % d'entre elles sont reconnues par la justice" martèle Emmanuelle Piet, rappelant que "depuis 40 ans", son collectif demande "l'absence d'enquête de moralité pour la victime."
Une étape de la procédure contre laquelle la porte-parole de l'association féministe Mix-Cité Béatrice Gamba s'élève également. Dans une tribune publiée mercredi 24 août sur l'espace participatif "Le Plus" du "Nouvel Observateur", elle la qualifie de "pratique scandaleuse" : "on fouille la vie privée (de la victime ndlr) afin de déterminer si elle est suffisamment parfaite pour porter plainte. Les accusations peuvent même se retourner contre elle : elle n'aurait pas dû se trouver là, ou n'était pas habillée comme il faut." La faute au système judiciaire, accuse encore la présidente du CFCV : "on se retrouve avec un présumé innocent face à une présumée menteuse, il va falloir travailler là-dessus."
Pour lire l'article, cliquez sur le logo du Nouvel observateur
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Autres billets des interventions d'Emmanuelle Piet
23 août 2011 – C'est dans l'air – DSK : le retour ? – Emmanuelle Piet

Elle : pour Emmanuelle Piet, "DSK ne sort pas blanchi de cette affaire"
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Raw Video: Quake Rocks DSK Press Conference

Et ça, ça veut dire quoi ?


Publiée le 23 août 2011 par AssociatedPress
On the eighth floor of the same building, Manhattan District Attorney Cyrus R. Vance was starting a press conference on the high-profile sexual assault case involving Dominique Strauss-Kahn when the floor began shaking back and forth. (Aug. 23)
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Pour Emmanuelle Piet, "DSK ne sort pas blanchi de cette affaire"

Propos recueillis par Claire Hache
Le 24/08/2011
« L’abandon des charges pesant contre DSK en raison de soi-disant problèmes de crédibilité de la plaignante, ce n’est pas seulement un affront à Mme Diallo, c’est un affront à toutes les futures victimes de viol. »
De passage hier à Paris, Douglas Wigdor, l’un des avocats de la femme de chambre, a fait de l’affaire DSK un enjeu plus global. Qu’en pensent les féministes ?
Emmanuelle Piet, présidente du Collectif féministe contre le viol fait le point pour nous sur les conséquences de cette affaire pour les victimes de viol.

Pensez-vous que l’abandon des charges pesant contre DSK va avoir des conséquences sur les victimes de viol ?
Je ne le pense pas car il n’est pas blanchi de mon point de vue. Il a encore des étapes à passer avec le cas de Tristane Banon et la procédure civile aux Etats-Unis, engagée par les avocats de Nafissatou Diallo. Ce n’est donc pas la fin de l’histoire. La décision a par ailleurs été motivée de manière assez intelligente. En aucun cas, il n’est dit dans le document de 25 pages qu’il n’y a pas eu viol. On dit que la victime est trop difficile à défendre au regard de ses problèmes de « crédibilité ». On dit qu’il y a eu relation sexuelle mais qu’il y a trois hypothèses : viol, relation tarifée ou relation consentie « précipitée ».
Du consenti en 7 minutes, il faut le faire quand même !

Est-ce que les femmes ne vont pas quand même réfléchir à deux fois avant de porter plainte ?
Les victimes de viol savent et savaient déjà que c’est difficile de porter plainte. En France, c’est très dur, à peine toléré. On estime à 75 000 environ le nombre de viols par an, même si je pense qu’on est plutôt autour de 100 000 – 120 000, mais seules 10 à 15% portent plainte. Et seuls 2% des hommes sont condamnés. On est donc dans des chiffres minables.
En France, le viol est le seul crime où la victime doit prouver que l’agression a bien eu lieu. Quand il n’y a pas de preuves matérielles, ni de témoins, c’est souvent parole contre parole. L’affaire DSK a quand même permis de parler du viol. Or, plus on en parle, mieux c’est, car on sort du domaine de l’indicible. L’affaire DSK a révélé le niveau de machisme ambiant dans notre société qui est énorme. A nous de faire du bruit autour de ça et de faire que la honte change de camp.

La crédibilité de Nafissatou Diallo est avancée comme la raison de cet abandon des poursuites. Comment réagissez-vous ?
On reproche à la plaignante d’avoir menti dans le passé, notamment au sujet du viol dont elle dit avoir été victime dans son pays d’origine, la Guinée. Mais des gens qui ne mentent pas, je n’en connais pas beaucoup.
Le procureur Cyrus Vance affirme également qu’elle n’a pas été fiable quand elle a raconté les minutes qui ont suivi son agression présumée : mais c’est justement un symptôme majeur des victimes de viol, qui ont subi un choc traumatique, de perdre la mémoire.
Parfois, on a d’ailleurs à faire à des policiers qui nous disent « ça, c’est pas, des bonnes victimes, elles changent de version tout le temps ». Alors qu’au contraire, ces variations sont un effet bien connu de l’état de choc.

Une victime de viol qui a toujours la même version, à titre personnel, ça me donnerait plutôt l’impression de quelqu’un qui a appris son texte par cœur…
Avez-vous le sentiment que les deux parties ont été traitées de façon égale ?
Les mensonges n’ont pas été traités de la même façon des deux côtés. On n’a pas remis en cause la crédibilité de DSK, avec l’affaire Banon par exemple ou encore son histoire au FMI avec Piroska Nagy (Ndlr : une employée du FMI avec qui DSK a entretenu une liaison)
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Autres billets des interventions d'Emmanuelle Piet
23 août 2011 – C'est dans l'air – DSK : le retour ? – Emmanuelle Piet
Affaire DSK. Quelles conséquences sur la parole des victimes ? par Céline Rastello
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Les différentes versions des faits par Nafissatou Dialo transcrites dans le rapport intégral du procureur de New York – en français – prouvent un ESPT

24 août 2011
Traduction : Maryne Cervero, Aurélie Champagne, Blandine Grosjean, Valentine Pasquesoone, Pascal Riché, Lucile Sourdès, Sara Taleb.
Première version.
Depuis la date de l’événement jusqu’au 28 juin 2011, la plaignante a affirmé, a plusieurs reprises, qu’après l’acte sexuel avec l’accusé, elle s’est enfuie de la suite de l’accusé et est allée au bout du couloir du 28e étage.

La plaignante a affirmé ensuite qu’après avoir craché sur le tapis du couloir du 28e étage, elle est restée sur place, terrorisée, jusqu’à ce qu’elle tombe par hasard sur son responsable. A ce moment, ils sont entrés tous les deux dans la suite 2806. Elle a alors commencé à raconter à son responsable ce qu’il s’était passé entre elle et l’accusé, et a répété sa version des faits lorsqu’un deuxième responsable est arrivé.
Lorsque les procureurs lui ont demandé pourquoi elle était restée dans le couloir du 28e étage plutôt que de fuir dans une chambre vide de ce même étage pour téléphoner à ses responsables ou à la sécurité, elle a affirmé que toutes les autres chambres de l’étage indiquaient la mention « Ne pas déranger », ce qui les rendait inaccessibles.
Deuxième version.
Lors d’un entretien mené le 28 juin 2011, en la présence de son avocat, la plaignante a donné une version sensiblement différente de ses agissements après les faits dans la suite de l’accusé. Au début de cet entretien, elle a admis pour la première fois qu’elle avait été malhonnête à propos de ce point-clé avec les procureurs et qu’elle avait menti dans son témoignage face au grand jury.

La plaignante a donné une nouvelle version de ces faits, affirmant qu’après avoir quitté la suite de l’accusé, elle est allée directement dans une autre chambre (la 2820) pour finir de la nettoyer. Elle a donné des détails précis, disant qu’elle avait passé l’aspirateur et nettoyé les miroirs ainsi que d’autres meubles dans la chambre. Elle a ensuite affirmé qu’après avoir fini ses tâches ménagères dans la chambre 2820, elle est retournée dans la chambre de l’accusé et a commencé à la nettoyer.
Elle a rapporté que lorsque par la suite, elle s’est dirigée vers une armoire à linge dans le couloir du 28e étage pour récupérer des fournitures, elle a rencontré son responsable, et qu’ensuite ils sont allés tous les deux dans la chambre 2806.
Plutôt que de raconter immédiatement à son supérieur ce qu’il s’était passé avec l’accusé, la plaignante a questionné son responsable sur un hypothétique problème concernant le droit des clients à imposer des choses aux membres de l’équipe, et a rapporté les faits avec l’accusé seulement quand son responsable l’y a obligée.
Etant donné l’importance de cette nouvelle version – qui était en désaccord avec son témoignage sous serment devant le grand jury -, les procureurs l’ont beaucoup interrogée à ce sujet au cours de l’audition du 28 juin.
La plaignante ayant affirmé qu’elle était entrée dans la chambre 2820, le cabinet du procureur a obtenu l’enregistrement électronique des badges de cette chambre. Ces enregistrements, qui ont aussi été donnés à l’avocat de la plaignante par quelqu’un d’extérieur à ce bureau, indiquent que la plaignante est entrée dans la chambre 2820 à 12h26, et est aussi entrée dans la suite de l’accusé à la même minute (12h26).
Le laps de temps extrêmement court que la plaignante a passé dans la chambre 2820 contredit le fait qu’elle affirme avoir accompli plusieurs tâches ménagères dans cette chambre avant de rejoindre la suite de l’accusé.
Troisième version.
Dans une audition ultérieure menée le 27 juillet 2011, la plaignante a de nouveau changé sa version concernant ses actes immédiats après la rencontre avec l’accusé.

A cette date, elle a déclaré avoir nettoyé la chambre 2820 plus tôt dans la matinée du 14 mai. Immédiatement après les faits, elle a affirmé avoir quitté la suite 2806 et couru jusqu’à l’angle du couloir, comme elle l’avait d’abord indiqué, sans aller directement à la chambre 2820.
Après avoir vu l’accusé prendre l’ascenseur, elle est entrée momentanément dans la chambre 2820 pour récupérer des fournitures. Concernant les propos de la plaignante du 28 juin, elle les dément et affirme qu’il y a dû avoir une erreur de traduction de la part de l’interprète ou une incompréhension des procureurs.
[Note de bas de page 11 : la plaignante a fait la démonstration de sa capacité à parler et à comprendre l'anglais au cours de plusieurs entretiens avec les enquêteurs et les procureurs. En effet, par moments, elle a corrigé les traductions de ses remarques faites par l'interprète. Chose qu'elle n'a notamment pas faite sur ce sujet précisément lors de l'entretien du 28 juin].
Mais cette revendication n’est pas crédible à la lumière des nombreuses questions complémentaires posées concernant ce point, ainsi que l’insistance de la plaignante le 28 juin sur le fait que la version donnée ce jour-là était honnête.
D’un point de vue critique, sa volonté de nier avoir tenu ces propos à ces mêmes procureurs qui l’ont entendue les tenir le 28 juin met sa crédibilité en question à une étape des plus importantes.
[Note de bas de page 12 : il y a au moins un doute sur le fait que la plaignante est tout de suite sortie de la suite après que l'accusé a éjaculé. Le rapport du Sexual Assault Forsenic Examiner (Safe, examinateur assermenté médico-légal des agressions sexuelles) qui a examiné la plaignante à l'hôpital le jour des blessures décrit la version de la plaignante sur l'éjaculation de l'accusé et déclare : « La plaignante rapporte qu'il s'est habillé et a quitté la chambre et qu'il ne lui a rien dit durant les faits ».
Ce rapport suggère certainement que l'accusé a quitté les lieux en premier, bien que l'examinateur reconnaît la possibilité que le rapport regroupe différentes parties du récit de la plaignante dans la même phrase.]
En l’absence de preuve disponible, le procureur reste incapable de tirer un récit cohérent de la plaignante concernant ce qu’elle a fait après les faits – des problématiques qui pourraient être centrales au procès.
Non seulement cela affecte sa fiabilité en tant que témoin, mais ces versions différentes compliquent la tâche d’établir ce qu’il s’est réellement passé dans le laps de temps crucial entre 12h06 et 12h26 ; et nous n’avons aucune confiance en la plaignante et sur l’honnêteté de ses propos si elle était appelée comme témoin au procès.
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Supreme Court, Motion to Dismiss, 22.08.2011, The People of the State of New York against
Dominique Strauss-Kahn.
http://www.nycourts.gov/whatsnew/pdf/dsk_motion_to_dismiss.pdf
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Affaire DSK : tout sauf représentative de la justice américaine par l'avocat pénaliste américain Scott H. Greenfield

Vu des Etats-Unis
Publié le 25 août 2011
Traduction : Rubin Sfadj
L'avocat pénaliste américain Scott H. Greenfield nous livre son regard sur l'affaire DSK, et les conclusions qu'il en tire. Il s'agit, selon lui, d'un "nouvel exemple d’un système horriblement imparfait, dont dépendent pourtant des vies, qui a simplement eu le bonheur de bien fonctionner cette fois-ci".
…/…
Les leçons d'un fiasco judiciaire

La grande question est de savoir si ce fiasco judiciaire a des leçons à prodiguer dont nous puissions tirer des conclusions quant à notre système juridique. Chacun d’entre nous retirera de cette affaire de quoi consolider sa religion, notre désir de trouver de quoi soutenir nos idées préconçues sur le système. Il y en a assez dans cette affaire pour satisfaire toutes les perspectives, et assez pour nous permettre de soutenir qu’aucune autre perspective ne saurait être correcte.
Les victimes de viol détesteront le procureur du comté de New York, Cyrus Vance, pour avoir refusé de croire Diallo et de poursuivre cet odieux violeur. Les personnes condamnées à tort applaudiront le dénouement, mais conserveront le profond ressentiment de n’avoir pas reçu, faute de la richesse et de la puissance de DSK, ne serait-ce qu’une goutte de la même attention.
Ceux qui pensent que les riches reçoivent un meilleur modèle de “justice” que nous autres utiliseront ceci comme une preuve de leur théorie, même s’ils oublient que s’il ne s’était pas agi de DSK, l’accusé se serait d’abord vu attribuer une caution bien inférieure, et n’aurait probablement pas été arrêté avant le décollage de son avion. Ils oublient aussi que les riches et puissants ont autant de chances d’être traités plus durement que plus légèrement. Mais il est certainement vrai qu’ils ne sont pas traités de la même manière.
Les tenants du respect de l’ordre rationaliseront sur la grande difficulté du métier de procureur, et sur la façon dont on se retrouve coincé entre des forces contraires qu’on ne maîtrise pas, sommé de choisir entre la peste et le choléra. C’est parfois vrai, mais il ne faut pas ignorer qu’eux au moins ont un choix, ce qui n’est pas le cas de l’accusé.
Et puis il y a les avocats pénalistes, comme moi, qui verront ceci comme un nouvel exemple d’un système horriblement imparfait, dont dépendent pourtant des vies, qui a simplement eu le bonheur de bien fonctionner cette fois-ci pour toute une série de raisons qui ont peu de chances de se produire dans nos dossiers et qui ne changeront rien pour le justiciable arrêté demain.
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Quelle que soit l’issue judiciaire, la parole des victimes de viol ne doit pas être méprisée par Osez le féminisme

23 août 2011
Le Procureur de New York a recommandé à la justice new-yorkaise l'abandon des poursuites au pénal contre Dominique Strauss-Kahn.
L’association Osez le féminisme ! rappelle ce qu'elle a dit depuis le début de « l’affaire » : nous ne savons pas ce qui s'est passé à New York. Mais le déferlement de propos sexistes et d'idées reçues sur le viol qui s’en est suivi était et demeure inadmissible. Ceci reste encore valable aujourd’hui.
75 000 femmes sont violées chaque année en France. Beaucoup d’entre elles renoncent à parler sous la pression de l'entourage ou sous le poids du tabou : seules 10 % de femmes victimes portent plainte. De nombreuses idées reçues sur le viol sont encore propagées, faisant reposer sur la victime la responsabilité des faits, en raison de son apparence et/ou de son comportement. Dans les faits, le viol reste souvent impuni : seuls 2% des auteurs sont condamnés. Les peines relèvent parfois davantage du symbole que de la sanction tant elles peuvent être légères.
La « crédibilité » des plaignantes, mot-clé des derniers mois, est en permanence remise en cause dans les affaires de viol. Or, nous le rappelons une fois encore, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise victime. Rien de ce qu’une femme a fait ou dit dans le passé ne devrait permettre de minorer la violence qu’elle a subie.
Le viol et toutes les autres formes de violence faites aux femmes sont, au-delà des actes individuels de ceux qui les commettent, un phénomène de société, symptomatique du sexisme qui gangrène toujours notre société.
Dans ce contexte, nous invitons tous les responsables politiques et commentateurs à la plus grande vigilance quant à leurs propos. Si la tentation existait dans les prochaines semaines de jeter le discrédit sur l’ensemble des victimes de viol, l’association Osez le féminisme ! ne manquerait pas de le dénoncer. Nous combattrons les idées reçues sur les violences sexuelles comme nous l’avons toujours fait et exigeons des mesures volontaristes pour permettre aux victimes de parler et de porter plainte. Sans cesser de marteler le message de notre campagne contre le viol de novembre 2010 : LA HONTE DOIT CHANGER DE CAMP.
Pour lire le billet, cliquez sur le logo de Osez le féminisme !
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24 août 2011

Affaire DSK : si ce n'était pas un viol, c'était quoi ? par Lorraine Millot & Fabrice Rousselot

24 août 2011
Lorraine Millot & Fabrice Rousselot
Le non-lieu prononcé mardi est loin de « blanchir » ou « innocenter » Dominique Strauss-Kahn comme le disent ses avocats, amis ou tous ceux (une majorité de Français à en croire les sondages !) qui depuis le début croient qu’un « complot » a été tramé contre l’ancien directeur du FMI. DSK n’est ni « innocenté », ni « acquitté » puisqu’il n’y a pas eu de procès.
Le non-lieu signifie seulement que le procureur de Manhattan, après avoir accordé beaucoup de crédit aux récits de la femme de chambre du Sofitel, n’est plus du tout sûr qu’elle dise vrai et ne veut pas risquer un procès qu’il risquerait de perdre.
Surtout, ce non-lieu pose une question béante : si ce n’était pas un viol, comment Dominique Strauss-Kahn a-t-il pu convaincre Nafissatou Diallo d’avoir cette « relation sexuelle précipitée », en 7 ou 9 minutes tout compris, décrite par le procureur ?
Selon les éléments rassemblés par le procureur, la femme de chambre est entrée le 14 mai à 12 heures 06 dans la suite 2806. A 12 heures 13, DSK téléphonait à sa fille avant de partir déjeuner avec elle (ce qui fait 7 minutes, mais les cartes magnétiques du Sofitel et le téléphone de DSK pouvaient avoir un léger décalage). Cette brève visite a suffi pour que le sperme de DSK soit retrouvé sur l’uniforme de la plaignante, a révélé lundi le procureur.
La question est un rien indiscrète, il est vrai. Beaucoup de journalistes français refusent encore de rendre compte de la vie sexuelle, si extravagante soit-elle, de nos hommes politiques, arguant qu’il s’agit de leur « vie privée ».
Mais la question est bien légitime en l’occurrence, puisque la partenaire de Monsieur Strauss-Kahn continue de dire qu’elle a été agressée. Interrogé donc sur ce point hier, William Taylor, l’avocat washingtonien de Dominique Strauss-Kahn a refusé d’expliquer comment son client a pu, en quelques minutes, persuader la femme de chambre de récolter son sperme. « Nous avons dit qu’il y a eu rapport consensuel » nous a répondu William Taylor. Il « n’est pas dans l’intérêt » de Strauss-Kahn de « discuter » maintenant de cette question, a-t-il ajouté.
Un des grands intérêts de la procédure civile qui va maintenant se poursuivre – et son principal danger pour Strauss-Kahn –, sera de l’obliger à raconter ce qui, selon lui, s’est passé le 14 mai avec la femme de chambre du Sofitel. Jusqu’à ce jour, l'ancien ministre et directeur du FMI n’a fourni au public aucune explication de ce qu’il faisait dans sa chambre avec Nafissatou Diallo et de ce qui a bien pu amener l’employée du Sofitel à porter plainte contre lui.
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« DSK a obtenu une sorte de traitement spécial » par Alan Dershowitz professeur à La Harvard Law School

24 août 2011
par Pierre de Gasquet
Dans un entretien aux « Echos », l'avocat pénaliste Alan Dershowitz, professeur de droit à Harvard, qui a notamment défendu Claus von Bülow, Mike Tyson et O. J. Simpson, porte un jugement sévère sur le travail du procureur
Avez-vous été surpris par la décision du procureur d'opter pour l'abandon des poursuites ?
Pas particulièrement à la lumière de ce que j'avais lu récemment dans la presse. Mais, plus généralement, oui j'ai été surpris car de très nombreuses affaires vont habituellement jusqu'au procès sur des bases beaucoup plus ténues.
Il me semble que DSK a obtenu une sorte de traitement spécial. En général, dans un cas typique où une femme déclare avoir été violée et où il y a des questions sur sa crédibilité, l'affaire va jusqu'au procès surtout s'il y a la preuve d'un rapport physique.
Il a eu droit à des égards particuliers comme cela arrive dans le cadre d'affaires hypermédiatisées. C'était un cas d'espèce beaucoup plus solide pour l'accusation que celui contre Mike Tyson. Or, Mike Tyson a passé plusieurs années en prison sur la base des déclarations d'un menteur qui avait précédemment accusé à tort quelqu'un de viol.

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1/ La prétendue séduction "à la française" n’est que de la violence sexuelle par Florence Montreynaud

24 août 2011
par Florence Montreynaud, historienne
C'est un curieux féminisme "à la française" qu'ont fait apparaître les débats autour de l'affaire Strauss-Kahn.
Selon la sociologue Irène Théry, il "veut les droits égaux des sexes et les plaisirs asymétriques de la séduction, le respect absolu du consentement et la surprise délicieuse des baisers volés" (Le Monde, 28 mai 2011).
En se référant au féminisme universel, qui en France comme ailleurs veut l'égalité et la justice, on peut se demander à qui profite ce mélange de notions opposées — droit et séduction, consentement à un acte sexuel et vol de baisers. Depuis des décennies, des féministes ont précisé le sens de mots relatifs à la sexualité, dissipant ainsi des confusions dues à la complaisance pour la violence machiste, symbolique (en mots ou en images) ou réelle (viols, coups, meurtres).
Plutôt que de flotter dans le ciel des idées, sur le nuage d'une prétendue "exception française", revenons aux réalités de la violence sexuelle dans le monde, cette violence que tant d'hommes, encouragés et protégés par le système de domination masculine, exercent sur de plus faibles.
Qu'est-ce qu'un séducteur, aujourd'hui comme hier, ici comme ailleurs ? Un homme qui, à force de sourires et de belles paroles, cherche à obtenir d'une femme ou d'une fille ce qu'elle ne propose pas, ce qu'elle ne désire pas. Quelle qu'en soit la forme — de la drague lourde des baratineurs de plage à la cour raffinée des libertins se croyant au XVIIIe siècle —, la séduction masculine "à la française" repose par convention sur une asymétrie visible : l'homme fait les avances, car c'est à lui de s'exposer en faisant le premier pas.
Au contraire, l'éducation ou la contrainte sociale imposent aux filles et aux femmes des attitudes présentées comme typiquement féminines, pudeur ou réserve, tandis que la famille doit veiller sur leur réputation, voire sur leur virginité. Comme me le disait une voisine, mère de fils avec lesquels jouaient mes filles : "Plus tard, vous ferez mieux de rentrer vos poules, quand je lâcherai mes coqs !"
Tout au plus une femme "bien" peut-elle manifester discrètement sa disponibilité. Même si elle en meurt d'envie, elle se doit de résister à l'homme, de commencer par refuser ses propositions ; après une cour dont la durée dépend de la valeur qu'elle veut se donner, elle peut enfin paraître céder avec une réticence suffisante au désir masculin. Une femme qui accepterait avec empressement se déconsidérerait, comme le prouve le raisonnement machiste : "Une femme bien qui dit “non'', ça veut dire “peut-être'' ; si elle dit “peut-être'', ça veut dire “oui'' ; et si elle dit “oui'', ce n'est pas une femme bien." Déduction du dragueur : "Elle dit “non'', mais ça veut dire “oui''".
Une femme osant en public exprimer son désir à un homme est qualifiée d'"allumeuse", "provocante", ou "chaudasse", tous mots inusités au masculin. À tous âges et dans tous les milieux, la voilà classée — "une pute !" — et rejetée du groupe. Alors que celui qui "ne pense qu'à “ça''" et "baise tous azimuts" est salué comme un "chaud lapin" ou un "don Juan", son équivalent féminin est une "grosse nympho" qu'"a le feu au cul" et "y a qu'le train qui lui est pas passé d'ssus".
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Le discrédit des plaignantes dans les affaires de viol par Melissa Bounoua

24 août 2011
Après l'affaire DSK, les victimes de viol discréditées ?
Le dénouement de l'affaire pénale qui opposait Nafissatou Diallo à Dominique Strauss-Kahn risque de ne pas aider les victimes d'agression sexuelle et de viol à témoigner, explique Béatrice Gamba, féministe, membre de l'association Mix-Cité.
par Melissa Bounoua
Dans les cas de violences sexuelles, il est fréquent de discréditer la victime, qui plus est quand l'accusé bénéficie d'un statut social favorisé.
En France, après une plainte pour viol, une pratique scandaleuse a encore cours : l'"enquête de moralité" concernant la plaignante. C'est-à-dire que l'on fouille sa vie privée afin de déterminer si elle est suffisamment parfaite pour porter plainte. Les accusations peuvent même se retourner contre elle : elle n’aurait pas dû se trouver là, ou n’était pas habillée comme il faut.

L'affaire DSK et surtout les commentaires qui l'ont accompagnée sont révélateurs du sexisme qui perdure dans notre société.
Faut-il le répéter, un viol n'est pas une relation sexuelle mais un acte de domination et d'humiliation, et le consentement des deux partenaires est nécessaire pour qu'il y ait relation sexuelle.
Cette affaire particulière ne doit pas occulter le fait que le viol est un phénomène de société massif, puisque
75.000 femmes adultes sont violées chaque année en France. C'est un cas parmi d’autres, et il est fondamental de continuer à se battre contre cet état de fait.
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23 août 2011

Samedi 27 août 2011 – sur Charleking radio – La maltraitance et les agressions sexuelles sur des enfants

Dans votre émission "Et si on en parlait ?"
sur Charleking radio

ce sam.27/08

de 12 à 14h en direct.

Participez et posez vos questions, apportez vos témoignages.
Le sujet : La maltraitance et les abus sexuels des enfants.
Notre invitée : Marie Cauderlier.

Appelez dés maintenant notre répondeur 24h/24
au 071.960.990
ou par email info@etsionenparlait.com
Ecoutez l'émission aussi sur www.radiocharleking.be
A présent, allez sur mon mur...
Vous y trouverez un lien... cliquez sur start pour entendre l'annonce de l'émission...
Cliquez sur les logos pour plus d'informations
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23 août 2011 – C'est dans l'air – DSK : le retour ? – Emmanuelle Piet

23 août 2011
Suivant les recommandations du procureur de Manhattan, le juge Michael Obus a abandonné, ce mardi 23 août 2011, les poursuites pénales contre l’ex-patron du FMI. Sortie libre du tribunal, Dominique Strauss-Kahn a dit avoir "hâte de rentrer en France".
C’est presque la fin d’une partie d’un feuilleton judiciaire qui, depuis 100 jours, a connu de multiples rebondissements. Cet après-midi, le juge de la Cour suprême, Michael Obus a annoncé, à l’issue d’une ultime audience pour l’ancien directeur général du FMI au pénal, la fin des poursuites à son encontre. Un épilogue qui fait suite à la recommandation du parquet de Manhattan d’abandonner toutes les charges, dont agression sexuelle et séquestration, qui pesaient sur Dominique Strauss-Kahn.
Dans un document de 25 pages adressé au juge, et rendu public ce lundi, le parquet justifie sa position principalement en raison des doutes qui pèsent sur le témoignage de la plaignante, Nafissatou Diallo. "Notre investigation a sévèrement mis à mal la crédibilité de la témoin", qui "n’a pas été sincère sur des points importants" et dont les mensonges sont "accablants", écrit-il dans ce rapport. De ce fait, le bureau du procureur dit n’être "plus convaincu de la culpabilité de Dominique Strauss-Kahn au-delà du doute raisonnable" et renonce à la tenue d’un procès pénal devant un jury populaire.
Cependant, la fin de cette procédure ne met pas un point final à l’affaire aux Etats-Unis, où la plainte déposée au civil, visant à obtenir des dommages et intérêts pour une agression qualifiée de "violente et sadique", elle, se poursuit.
____________________
Invitée : Emmanuelle Piet
Médecin gynécologue et présidente du Collectif féministe contre le viol.
Ce organisme informe et soutient les personnes victimes de violences sexuelles, notamment à travers le numéro Vert Viols Femmes Informations : 0 800 05 95 95.
E.P. :
Pourquoi une expertise médicale ne prouve pas le viol ?
parce qu'il faudrait prouver la contrainte. Ce qui
est quand même assez rare.
Ce qui est quand même très intéressant c'est qu'au départ, Dominique Stauss-Khan nie le rapport et après il ne le nie plus. Donc là le mensonge n'intéresse plus personne donc c'est un mensonge à 2 bouts.
Prouver la contrainte, il y a quand même l'expertise médicale des choses, c'est l'état de choc dans lequel elle est. État de choc qui peut expliquer…
Modérateur :
Axel de Tarlé
elle a donné 3 versions de ce qu'elle a fait après le viol.
E.P. :
Quand on est choqué, après une agression sexuelle, on est en état de choc et en général on a des troubles de la mémoire importants et c'est ce qui énerve les policiers, c'est qu'elles ne sont pas fiables, ils nous disent c'est des mauvaises victimes, elles ne racontent pas la même chose.
Mais ça, ça fait partie du syndrome post-traumatique après une agression massive.
Elle ne sait pas si elle a fait le ménage, si elle y est restée 1 heure etc.
Et ça, moi ça me semble absolument habituel dans les histoires de traumatisme.
Pour moi, ça ne fait pas mensonge, ça fait… et bien elle ne se rappelle plus.
J'ai vu des femmes victimes de viol qui ne se rappelaient de rien du tout pendant 8 jours au point qu'on a cru qu'elles avaient pris des substances et que non, c'est simplement un mécanisme de défense. C'est ça le syndrome post-traumatique.
Le modérateur : Axel de Tarlé
Pour aller dans votre sens, la première personne qui a reçu Nafissatou Diallo dans une association a déclaré qu'elle était en état de choc.
…/…
Pierre Rancé :
Le procureur dans le rapport dit qu'en 7 minutes, il est probable que ce ne soit pas un rapport consenti.
…/…
Les 3 versions sont incohérentes.
E.P.
Si c'était un scénario parfaitement minuté, on pourrait se dire que ça a été préparé, mais là justement, elle ne sait pas. Parce que quand on a été choqué profondément après une agression, on ne sait pas. Moi, il me semble que ça ressemble vraiment habituellement à cet état de choc que vraiment, je suis assez sidérée.
…/…
Le modérateur : Axel de Tarlé
Cette affaire va encore dissuader les femmes d'aller porter plainte.
E.P.
De tout façon, on sait que c'est difficile, on sait que c'est compliqué, et c'est pas toutes qui pourront porter plainte parce que des preuves de viol médico-légales, il y en a assez peu, il y a des preuves de rapport sexuel, après ça il faut des témoins, il faut de l'intime conviction, il faut un bon avocat, ça coûte cher. Et quand on sait que pour les victimes l'aide juridictionnelle rapporte encore moins à un avocat que pour les coupables, il n'y a pas une inégalité pour les victimes.


"Le doute devrait parfois profiter à la victime" ???

Pour rejoindre le site de l'émission, cliquez sur le logo de C' dans l'air
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Autres articles avec Emmanuelle Piet
Elle : pour Emmanuelle Piet, "DSK ne sort pas blanchi de cette affaire"

Affaire DSK. Quelles conséquences sur la parole des victimes ? par Céline Rastello


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Affaire DSK : "Un révélateur du sexisme ambiant" par Adrien Gaboulaud

23 août 2011
Adrien Gaboulaud
Julie Muret, porte-parole de l’association Osez le féminisme, craint que le dénouement de l’affaire DSK n’étouffe la parole des victimes libérée par l’éclatement du scandale.
Pensez-vous que cette affaire va laisser des traces?
Oui. Nous avons constaté que la parole s’est libérée. Il y a eu beaucoup plus de témoignages de femmes victimes. On en a reçu Osez le féminisme, comme d’autres associations. J’espère que ça ne va pas retomber, que des victimes ne se diront pas qu’elles ne vont pas porter plainte, en raison de pressions de l’entourage, d’un tabou. Une brèche s’est ouverte et j’espère qu’elle ne va pas se refermer.

Ça pourrait donc être une mauvaise nouvelle pour les victimes de viols et de violences.
Complètement. Il y a 75.000 femmes qui sont violées par an, seulement 10% qui portent plainte, et 1 à 2% des auteurs sont condamnés. Mais nous continuerons à dénoncer les idées reçues qui inversent la responsabilité de l’auteur sur la victime.

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21 août 2011

Le déroulé de l'affaire Strauss-Kahn

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10/ Outreau : Alain Marécaux avait pourtant avoué sa culpabilité devant les jurés aux assises de 2004

21 août 2011
Jacques Thomet
Outreau : le juge Burgaud avait raison contre les pédophiles, comme le confirment les aveux de l’huissier de justice Alain Marécaux sur sa culpabilité malgré son film pour les occulter.

Mon site et mes écrits, « politiquement non corrects » selon un éditeur ami, ne cesseront pas de s’insurger contre les mensonges et dénis de justice dans l’affaire d’Outreau tant que la vérité ne sera pas sortie de son puits, avec dans l’immédiat la remise en cause du film « Présumé coupable » pour sa réhabilitation de l’huissier Alain Marécaux, l’un des 13 adultes acquittés dans cet effroyable scandale de pédophilie près de Boulogne-sur-Mer.

Alain Marécaux avait pourtant avoué sa culpabilité devant les jurés aux assises de 2004 ! Compte-rendu d’entretien avec Jean-Claude Monier (président de la Cour d’Assises de Saint-Omer), devant l’Inspection Général des Services Judiciaires daté du 20 janvier 2006 (p. 5) :
« Le huis clos avait été demandé par les avocats des parties civiles et M. Monier rappelle qu’il était donc de droit.
Par la suite ces mêmes avocats, lui ont demandé de réinstaurer la publicité, ce qui fut fait par l’intermédiaire d’une retransmission vidéo dans une autre salle pour la presse et le public.
Il y avait quand même au moins 50 personnes dans la salle d’audience.
M. Monier ajoute que pour la seule audition de François-Xavier Marécaux, il a fait sortir tous les autres accusés, sauf sa mère et son avocat, et son père qu’il accusait.
Son audition s’est donc passée dans un environnement plus calme et l’enfant de 11 ans a dit des choses très émouvantes en évoquant les attouchements du père qu’il a confirmé devant celui-ci en le regardant droit dans les yeux.
A ce moment, M. Monier précise que M. Marécaux s’est effondré en larmes en disant « je suis coupable mais à cette époque je ne savais plus où j’en étais ».
M. Monnier ne l’a pas fait acter car à ses yeux, la formule exprimait une mauvaise conscience plutôt qu’une reconnaissance de culpabilité au sens juridique. »
Pour lire la suite de l'article, cliquez sur le logo de un journalisme d'investigation
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Autres billets de Jacques Thomet sur l'affaire d'Outreau
1/ Outreau : ce scandale rebondit avec un colloque sur la parole des 15 enfants violés
2/ Outreau : les 13 acquittés ne sont pas tous innocents, mais 12 enfants ont tous été violés
3/ Les 10 ans d’Outreau : pour la première fois, l’un des 12 enfants victimes maintient ses accusations
4/ Outreau : 2 des acquittés sont en garde à vue – maltraitances sur deux de leurs enfants de 10 et 11 ans qui leur ont été retirés
5/ Exclusif – Outreau : l’aîné des 12 enfants martyrs, Chérif (Kevin) Delay, demande au président Sarkozy de les recevoir à l’Elysée
6/ Outreau - L'aîné des enfants martyrs Chérif alias Kévin, confirme ses accusations
7/ Outreau – Chérif Delay : le juge Fabrice Burgaud a été une « victime »
8/ Les pédophiles ont pignon sur rue en France, et plus que jamais depuis Outreau
9/ Outreau : le couple Lavier à nouveau en garde à vue par Jacques Thomet
11/ Outreau a engendré l’abdication française dans la défense des mineurs
12/ Outreau : d'autres photos et vidéo remettent en cause la ligne de défense du couple Lavier
13/ Outreau : Virginie Galland de la Voix du Nord parle du délit de contrefaçon
14/ Outreau et ses conséquences : le calvaire de Marine, violée par des adultes dure depuis six ans
15/ Outreau : Un balai instrument du martyre menace les Lavier
16/ Jacques Thomet lance un appel aux 27 enfants d'Outreau
17/ Outreau : 18 et 8 mois de prison avec sursis pour 2 des acquittés + Franck Lavier et Hélène Bernard
19/ 4 des acquittés d'Outreau sont mis en cause par l'IGAS
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Autres billets sur les acquittés

Indemnisation des acquittés d'Outreau
Zone interdite spécial "Outreau" : l'intox du dimanche soir par Frédéric Valandre
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20 août 2011

Groupe théâtral Etu Lene revient avec la pièce "Uiji Uijia" (Angola Press) – inceste mère/fils

20 août 2011
Luanda
Groupe théâtral Etu Lene revient avec la pièce "Uiji Uijia"
Luanda – La pièce de théâtre "Uiji Uijia " du groupe Etu Lene, va revenir sur scène, dimanche prochain, avec l'exhibition d'un drame qui parle d'inceste entre un jeune garçon et sa propre mère.
Un communiqué parvenu samedi à l'Angop souligne que le groupe théâtral projette de sensibiliser la population, particulièrement les jeunes à s'abstenir des anti-valeurs.
"C'est avec cette œuvre exhibée pour la première fois en 1995 que "Etu Lene" a remporté la 2ème place au Festeatro/95 dans les phases provinciale et nationale ainsi que le prix national de culture et art en 2002 comme la représentation du pays au festival international de théâtral d'Almada, au Portugal.
Fondé le 26 Avril 1993, le groupe de théâtre compte 10 acteurs avec 20 pièces dont "O feiticeiro e o Inteligente”, “Uiji Uijia”, “Balumuka” e “O kubele" et "a sogra que engoliu sapo vivo”.
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2/ Perte de soi par Jean-Pierre Klein

page 9
Mais il existe une perte d'objet qui est la plus 
tragique de toutes : c'est celle de soi-même 
comme objet de son estime, de son amour. C'est 
la conséquence sinon le but recherché par les 
auteurs de violences sexuelles : la mutilation de 
la chair et de l'âme des victimes entraîne leur asservissement au trauma dans une éternité de 
sa répétition. La victime en effet revit imaginairement, jour après jour, nuit après nuit, les traumatismes passés, car l'imaginaire paralysé ne 
peut que répéter à l'identique la réalité inimaginable. L'événement traumatisant se répète 
inchangé dans ce qui n'est pas le souvenir du 
passé mais une réminiscence obligée, présentification automatique qui s'impose.

________________________
Autres billets sur le livre de Jean-Pierre Klein : Violences sexuelles faites à enfants
1/ Violences sexuelles faites à enfants - Une nouvelle clinique
3/ La psyché doit passer par un transfert dans des objets animés et 
inanimés pour « prendre forme »
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18 août 2011

Poème : L’inceste est comme un papillon noir par Clergé

Texte de Clergé
  • L’inceste est comme un papillon noir : il vient se poser sur l’épaule d’un petit garçon ou d’une petite fille se tenant pieds nus – le regard perdu – au bord d'une piscine.
  • L'inceste est comme un papillon noir qui vole au-dessus d'un lit d'enfant et caresse de ses ailes le drap blanc relevé jusqu'au nez de la fillette apeurée.
  • L'inceste est comme un papillon noir qui s'enfuit entre les jouets d'un petit garçon jetés à terre.
  • L'inceste est comme un papillon noir mais si le papillon a 2 ailes pour voler
  • L'inceste vole la liberté d'évoluer du jeune enfant et lui prend son futur sans laisser de cicatrice visible.
  • L'enfant subissant l'inceste en silence ne deviendra pas chrysalide
  • Vu du ciel, cet enfant ressemble à un autre, sa blessure est invisible pour des cœurs non avertis.
  • L'enfant deviendra un adulte tant bien que mal, mais son enfance lui a volé les réserves d'amour et de confiance dans l'autre
  • ce parent, ce proche qui aurait dû être son protecteur et qui a abusé de son pouvoir pour son seul plaisir personnel.
  • Cet abuseur a parfois aussi été une victime silencieuse ou non entendue.
  • Jusqu'à quelle génération sacrifiée faut-il accepter d'aller ?
  • De quelle couleur cet enfant parera ses ailes de papillon : vert, bleu, rouge ou violet....
  • Un enfant épargné par l'inceste a plus de chance - mais chaque vie est unique.
  • L'inceste n'a pas d'aile,
  • l'inceste est un insecte rampant, répugnant et vicieux.
  • Quelquefois l'enfant a moins peur de l'obscurité que de l'inceste.
  • L'inceste tue le papillon quand le petit garçon ferme les yeux et qu'il croie qu'il arrive à oublier l'inimaginable mais tout est semé au fonds de son âme. Il est trop tard.
  • La petite fille ou le petit garçon tuent l'inceste lorsqu'ils rêvent d'avoir des ailes et que dans leurs rêves, ils échappent à cette torture et s'évadent très loin au pays des enfants heureux comme chacun devrait y avoir le droit.
Pour lire le poème et voir les illustrations, cliquez sur le logo de Regardes dans mes yeux… tu m'entends ?
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Violences sexuelles et situations paradoxales de dépendance à l'agresseur liées à la mémoire traumatique, la dissociation par Muriel Salmona

Violences sexuelles et situations paradoxales de dépendance à l'agresseur liées à la mémoire traumatique, la dissociation et aux conduites dissociantes
Par La docteure Muriel Salmona
La multiplication des situations traumatiques (violences qui continuent), la multiplication des situations de rallumage de la mémoire traumatique (rappel du traumatisme par des liens qui se font avec celui-ci, par un contact avec l'agresseur) entraînent un état de dissociation quasi continuel chez la victime.
Avec dépersonnalisation, conscience altérée et anesthésie affective qui permet une emprise de l'agresseur sur la victime qui est de ce fait totalement vulnérable et dans l'incapacité de se défendre et peut même sembler "participer" aux violences par son état hypnoïde et par ses conduites dissociantes ("provocations", "propositions","attitudes", paroles, qui sont des mises en danger) alors même que c'est la terreur qu'elle éprouve vis-à-vis de son agresseur et vis-à-vis des violences, dont elle ne veut surtout pas, qui l'ont mise dans cet état du fait d'un mécanisme psycho-neuro-biologique de sauvegarde nécessaire pour éviter un risque vital physique et psychique.
Le seul moyen pour y échapper étant de ne plus être du tout en contact avec son agresseur (contact physique, téléphonique, par courrier), l'agresseur, par expérience, le sait, aussi ne lâche-t-il pas sa victime (harcèlement, contact répétés).
Ce n'est que quand la victime se sentira protégée de son agresseur, mise à l'abri, qu'elle pourra sortir de cet état de dissociation, "se réveiller" et prendre alors conscience de la gravité des faits, et qu'elle sera confrontée à sa souffrance et pourra demander de l'aide et être traitée, mais si elle est mise de nouveau en danger les processus de dissociation pourront reprendre.
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