« Si un individu s’expose avec sincérité, tout le monde, plus ou moins, se trouve mis en jeu. Impossible de faire la lumière sur sa vie sans éclairer, ici ou là, celles des autres »
Simone de Beauvoir – La force de l’âge
« L’information est le seul bien qu’on puisse donner à quelqu’un sans s'en déposséder. »
Thomas Jefferson,
l’un des rédacteurs de la Déclaration d'Indépendance des États-Unis,

De l'esprit des lois (1748)

Les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires.
Charles de Secondat, baron de Montesquieu

27 juin 2010

8/ Art et politique – Collectif sous la direction de Jean-Marc Lachaud

Collectif
Art et politique
L’Harmattan
Artistes désengagés ? Œuvres dépolitisées ? Ce discours à la mode, il y a encore quelques années, ne masque pas les évidentes relations que l'art a toujours entretenu de fait, avec le et la politique. Les textes nous éclairent sur la possibilité d'identification de la dimension politique d'une œuvre d'art.
— Auteur : Collectif sous la direction de Jean-Marc Lachaud
— Éditeur : L'Harmattan, Paris
— Année : 2006
— Format : 13,5 x 21,5 cm
— Collection : Ouverture philosophique
— Pages : 268
— Langues : français, espagnol et anglais
— ISBN : 2-296-00133-5
— Prix : 22 €

Présentation
Il était de bon ton, il y a encore quelques années, d'affirmer, puisque les grands récits critiques et utopiques du XXe siècle s'étaient effondrés, que les artistes étaient désengagés et que leurs œuvres étaient dépolitisées, que la question des rapports entre l'art et le/la politique n'était donc plus d'actualité.

Cependant, l'art, aujourd'hui comme hier, entretient de fait, à différents niveaux, d'évidentes relations avec le champ du/de la politique. Les textes ici rassemblés s'attachent sans a priori à clarifier les rapports, certes souvent complexes, qui se nouent entre art et politique et qui se manifestent au cœur des démarches et des productions artistiques.

Mais, en quel sens est-il possible d'identifier la dimension politique d'une œuvre d'art ? Sans négliger les enjeux historiques de cette problématique, mais en discutant certaines propositions artistiques significatives, tel est le chantier que cet ouvrage collectif souhaite ouvrir.

(Texte publié avec l'aimable autorisation des éditions L'Harmattan — Tous droits réservés)

L'auteur
Jean-Marc Lachaud, Docteur en Philosophie, docteur ès-Lettres et Sciences humaines, est professeur d'esthétique à l'Université Paul Verlaine-Metz et chercheur au sein du Laboratoire d'esthétique théorique et appliquée de l'Université de Paris I-Panthéon-Sorbonne. Il a publié de nombreux ouvrages et articles sur les théories esthétiques et sur les pratiques artistiques du XXe siècle et collabore régulièrement à diverses revues (Actuel Marx, Figures de l'art, Mouvement, Recherches en Esthétique... ).

Traducciòn española : Santiago Borja
English translation : Laura Hunt

Présentation
— Jean-Marc Lachaud
Soulever un peu le voile
— Entretien avec Marc Jimenez réalisé par J.-M. Lachaud
D'autres réalités existent
— Entretien avec Daniel Vander Gucht réalisé par J.-M. Lachaud
— Utopian Praxis: Literature and Socialist Strategy in the Late Nineteenth Century. Matthew Beaumont La tentative surréaliste de dépassement de l'art et de la politique. Frédéric Thomas
— Claude Cahun, franc-tireur surréaliste. Michaël Lôwy
— La question des parlers régionaux chez Pasolini et Gramsci. Claudine Roméo
— La théorie saisie par le cinéma: Louis Althusser et Luttes en Italie du Groupe Dziga Vertov. David Faroult
— Marxisme, homosexualité, cinéma. Emmanuel Leclercq
— « C'est avec la vidéo que nous nous raconterons ». Carole Roussopoulos, réalisatrice féministe et matérialiste.

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26 juin 2010

Controverse autour d'une campagne contre l'inceste

Sarah Nafti et Amélie Poinssot
le monde du 22/02/05
Le Bureau de vérification de la publicité affirme qu'il avait émis un avis négatif sur sa diffusion.
Dans l'encart publicitaire, le film plastique rose bonbon, bardé d'annonces accrocheuses, aurait pu contenir un jouet. Il n'en est rien. L'intérieur du paquet renferme une langue, incongrue : "la vraie langue de papa", lit-on sur l'emballage, avec, dans un coin, cette petite note : "72 % des infractions sexuelles sont perpétrées dans le cercle familial.
Diffusée dans la presse depuis deux semaines, la publicité lancée par l'Association internationale des victimes de l'inceste (AIVI) suscite la colère et l'indignation d'autres mouvements qui luttent contre le fléau, mais aussi l'incompréhension du grand public.

Deux autres visuels évoquent "la main baladeuse de tonton" et "le doigt tripoteur du frangin".

Le Monde a publié l'un de ces encarts dans son édition du 11 février, et a reçu en retour un important courrier des lecteurs (Le Monde daté 20 et 21 février).
Le magazine pour adolescents Actu a publié les trois visuels le 16 février, en expliquant la campagne provocante de l'AIVI dans un article.
D'après l'agence de publicité V, qui a créé gratuitement les images, la diffusion est prévue dans d'autres titres grand public.
"Nous avons voulu choquer pour médiatiser le problème de l'inceste", explique Hugues Pinguet, le directeur artistique de la campagne.
La présidente de l'AIVI, Isabelle Aubry, assure l'avoir soumise à des enfants : "Ils n'étaient pas choqués et ils comprenaient le message. Ce n'est pas grave que la campagne dégoûte des adultes si elle permet de sauver des enfants."

L'objectif, au départ, n'était pas seulement de les diffuser dans la presse, mais aussi de les afficher sur de grands panneaux urbains.
Mais, en décembre 2004, le Bureau de vérification de la publicité (BVP) a émis un avis négatif sur la campagne d'affichage : "Nous ne voulons pas que des parents aient à expliquer ces images à leurs enfants à un moment où ils n'en ont pas envie. Nous ne voulons pas non plus que ce genre de publicité se retrouve coincée entre une réclame de yaourt et une autre de lingerie", explique Joseph Besnaïnou, le directeur général de l'organisme.
"Notre éthique est d'éviter de choquer les publics les plus fragiles. Or les victimes d'inceste seraient profondément bouleversées par une telle campagne."
Joseph Besnaïnou affirme avoir émis un avis négatif sur la diffusion dans la presse à la mi-janvier. Il accuse les journaux qui sont passés outre d'"irresponsabilité".


De son côté, l'AIVI affirme que l'avis négatif ne concernait que l'affichage et défend sa volonté de bousculer les consciences au moyen d'images chocs. La présidente de l'association, elle-même ancienne victime, se bat pour médiatiser la question de l'inceste : "Ces images sont peut-être choquantes, mais elles le sont toujours moins qu'un viol d'enfant."
"Ce n'est pas parce qu'on est victime qu'on a raison, rétorque Annie Gaudière, directrice générale de l'organisation Allô enfance maltraitée (le 119). Ces visuels divulguent un message pervers qui demande trop de gymnastique intellectuelle pour être compris."

Une bonne campagne contre l'inceste devrait, selon elle, "montrer aux parents les limites de l'intimité de l'enfant, en expliquant par exemple qu'il faut fermer la porte de la salle de bains pendant la douche".


Le vice-président de l'association Enfance et partage, Christian Gautier, craint que ces visuels provoquent "un deuxième traumatisme pour un enfant victime".
Une personne qui a subi un inceste éprouve toujours d'énormes difficultés à mettre des mots sur son vécu, et "la vue de ces encarts publicitaires pourrait bloquer sa capacité à communiquer".

L'agence V avait proposé des visuels similaires à Enfance et partage, qui avait décliné l'offre.

Annie Pizon, coordinatrice à SOS-Inceste pour revivre, juge la campagne contre-productive. Le dégoût détourne le public du problème, et les images chocs empêchent la libération de la parole des victimes. "C'est dans l'intimité et dans la confidentialité qu'il faut lutter contre l'inceste, pas en faisant du battage médiatique !" Le risque est aussi que de jeunes enfants tombent par hasard sur les encarts diffusés dans la presse.

D'après Patricia de Almeida, psychologue et écoutante bénévole à SOS-Inceste pour revivre, ces visuels peuvent provoquer un rejet de certaines parties du corps, voire une phobie des gestes affectifs des parents. "Ces images sont très réductrices de la problématique de l'inceste, et elles salissent les notions de sexualité et de sensualité."


Sur le site Internet de l'AIVI, on peut lire, à propos des visuels :"S'ils suscitent une réaction forte, ou une simple réaction de dégoût, notre but est atteint." Sur ce point, la mission semble réussie.
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25 juin 2010

Préface pour "Le Rideau levé ou L'Education de Laure", par Philippe Sollers : inceste père-fille. Ruse de Mirabeau

LE MONDE DES LIVRES | 25.06.10

Préface pour "Le Rideau levé ou L'Education de Laure", de Mirabeau (éd. Jean-Claude Gawsewitch, 2004).

Philippe Sollers est écrivain. Dernier ouvrage paru : Discours parfait (Gallimard, 2010)

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Vient ensuite la démonstration, dans le style courant du XVIIIe siècle, c'est-à-dire la confession par lettres. Laure raconte son étrange éducation à son amie de couvent, Eugénie.

De quoi s'agit-il ? D'un inceste père-fille. Ruse de Mirabeau : le père n'est pas le géniteur de sa fille, il a couvert le fait que sa femme était enceinte au moment où il l'a épousée. Ici, l'humour est à son comble : comme il n'a pas engendré sa fille, l'inceste qu'il pratiquera avec elle ne pourra être que positif.

Le couvent, non seulement éloigne du bruit social, mais permet "les effets échauffants d'une imagination exaltée dans la retraite et l'oisiveté". C'est une prison, mais une prison favorable à l'excitation. De toute façon, "le bonheur des femmes aime partout l'ombre et le mystère". C'est une loi dont nous avons peut-être perdu la science. La mère est morte, la fille est libre, son père l'adore et elle adore son papa, Laure va donc aller de découverte en découverte, aidée en cela par sa gouvernante de 19 ans, Lucette.

Je vous laisse lire. Mais qu'une fille (ou, plus tard, une femme) puisse déclarer, grâce à cette éducation parfaitement scandaleuse que "l'envie et la jalousie sont étrangères à son coeur", voilà la rareté de la chose.

Supprimer l'envie et la jalousie serait donc possible ? Mirabeau veut en faire la démonstration.

Le père, ici, est un philosophe. Sa fille le décrit ainsi : "Un homme extraordinaire, unique, un vrai philosophe au-dessus de tout."

Le sexe de son père, lui, est un "vrai bijou".

Action. "Depuis ce temps tout fut pour moi une source de lumières. Il me semblait que l'instrument que je touchais fût la clef merveilleuse qui ouvrait tout à coup mon entendement."

On sait (on ne sait pas assez) que Mirabeau a été un partisan résolu de la masturbation, surtout à deux, la solitaire entraînant "une très grande dissipation des esprits animaux". Ce qui est frappant, dans Le Rideau levé, c'est la mise en garde contre les excès sexuels, aussi destructeurs que les grossesses forcées ou intempestives. Le sexe a une fonction de connaissance, mais sans cette connaissance il est très vite destructeur ou abrutissant.

Au contraire, "tout est plaisir, charmes, délices, quand on s'aime aussi tendrement et avec autant de passion".

Mirabeau est très précis : toutes les positions y passent, en hommage à la vraie philosophie.

Une philosophie que l'on peut dire résolument féministe, quitte à faire hurler ceux ou celles qui croient connaître le sens de ce mot.

Le lesbianisme le plus raisonné est ainsi célébré, et cette révélation vient du père. Le Père, en somme, est un nouveau dieu qui prend la place du Dieu ancien (ce Dieu procréateur étant faussement hétérosexuel).

Audace de Mirabeau : sa poétique sensuelle est en même temps une politique révolutionnaire. On ne l'a pas entendu, c'était couru.

Derniers mots de Laure, après la mort de son père, à Eugénie : "Mais, tendre amie, oublions l'univers pour ne nous en tenir qu'à nous-mêmes."

Moralité : une femme n'a qu'un seul homme dans sa vie : son père. Le meilleur usage qu'elle peut en faire, à condition qu'il ait été un vrai philosophe français, est d'en tirer des plaisirs en connaissance de cause.

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10 juin 2010

11-12 juin 2010 - 24h d'écriture

J'y participe

du vendredi 11 juin à 20h au samedi 12 juin à 20h

à l'école des Métiers du livre - Paris XIe

Nous serons 24 et nous serons filmés et en directe sur le net en train d'écrire notre nouvelle.

Pour me suivre, cliquez sur le logo

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4 juin 2010

Kristen Stewart : ses déclarations sur le viol ont déclenché la colère des associations !

03-06-2010
Récemment, la star a eu la brillante idée de comparer son expérience sur tapis rouge à un viol, dans l’édition britannique du magazine Elle. Une déclaration qui n’a pas manqué de déclencher l’indignation de toutes parts, en particulier des associations concernées par ce type de crimes.

"Le viol est un crime qui n’inclut pas de choix de la part de la victime. Une star en quête de publicité a le choix, déclare la directrice de l’une de ces associations à Fox News. Bien que le viol inclue une atteinte à l’intimité, l’atteinte à l’intimité ne constitue pas le viol.
Essayons juste de rester un peu logiques dans cette histoire !"

De son côté, Katherine Hull, porte-parole de l’association nationale contre le viol et l’inceste, se dit outrée des propos de Kristen Stewart, dont l’offense est d’autant plus grande qu’elle a elle-même interprété le rôle d’une victime de viol dans le film Speak.

"Les commentaires de Kristen Stewart sont regrettables, déclare Katherine Hull. Entrer dans la peau d’une victime de viol dans le film Speak aurait du la pousser à utiliser une métaphore bien plus appropriée pour décrire la nature intrusive des paparazzi. Le viol est plus qu’une intrusion, c’est un crime violent qui cause de sérieux dégâts physiques et mentaux à ses victimes."

Espérons que la prochaine fois Kristen Stewart réfléchira à deux fois avant de se lamenter sur son sort, que bien des gens lui envient !


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3 juin 2010

Histoire de cruches

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2 juin 2010

A mon amie la porteuse d'eau

Page 135
Un porteur d'eau possédait deux cruches, chacune d'elles pendant aux extrémités d'une solide perche qu'il portait sur les épaules. L'une des cruches était fêlée, tandis que l'autre était parfaite. À la fin de la longue marche du ruisseau à la maison, la cruche fêlée arrivait toujours à moitié pleine, tandis que la cruche sans faille accomplissait son travail à merveille. Tout se passa ainsi pendant des années. Mais la cruche fêlée était honteuse de son imperfection, et misérable de ce qu'elle considérait comme une faillite. Un jour, près du ruisseau, elle s'adressa au porteur d'eau : « J'ai honte de cette fêlure à mon côté, qui laisse fuir toute l'eau le long du chemin qui mène à votre demeure. » Le porteur dit à la cruche : « As-tu remarqué qu'il y avait des fleurs seulement de ton côté, sur le chemin ? C'est que, connaissant ta fêlure, j'ai semé des graines de jolies fleurs seulement de ton côté du sentier, et chaque jour, durant tout le trajet, tu les arroses. Ainsi, depuis des années, je cueille des fleurs qui embellissent ma maison. Si tu n'avais pas été telle que tu es, jamais nous n'aurions eu toute cette beauté. »
Pour accéder au site de la porteuse d'eau, cliquez sur le titre du billet
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2/ Dissociation

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4/ La jumelle insensible

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