« Si un individu s’expose avec sincérité, tout le monde, plus ou moins, se trouve mis en jeu. Impossible de faire la lumière sur sa vie sans éclairer, ici ou là, celles des autres »
Simone de Beauvoir – La force de l’âge
« L’information est le seul bien qu’on puisse donner à quelqu’un sans s'en déposséder. »
Thomas Jefferson,
l’un des rédacteurs de la Déclaration d'Indépendance des États-Unis,

De l'esprit des lois (1748)

Les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires.
Charles de Secondat, baron de Montesquieu

1 février 2008

9/ Tout en obéissant docilement aux ordres qu'on lui donnait, faisant exactement ce qu'on lui disait de faire, Rita Hayworth semblait s'éteindre

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Désireux de satisfaire cette soif des spectateurs, Eddie Judson n'hésita pas à laisser la presse pénétrer dans son intimité et cela, sept jours sur sept. On attendait d'une vedette qu'elle livre sa vie privée au public, ou du moins qu'elle en donne l'illusion. 
Pour Rita, le prix à payer, du point de vue psychologique, fut immense. Roz Rogers la jugeait comme étant « fondamentalement très timide. Elle n'était jamais à l'aise sous le regard des autres ».
On observa alors un curieux phénomène qui devait se reproduire tout au long de sa carrière : tout en obéissant docilement aux ordres qu'on lui donnait, faisant exactement ce qu'on lui disait de faire, elle semblait s'éteindre, disparaître à l'intérieur d'elle-même. C'est ainsi que pendant les séances de photos, selon le témoignage de Rogers, elle « exécutait ses gestes presque comme un robot ».
« Je dois tout à Ed, disait-elle aux journalistes. Sans lui, je n'aurais jamais réussi à Hollywood. J'étais bien trop bas. C'est lui qui a conçu toute ma carrière »
Naturellement, bon nombre des reparties attribuées à Rita et publiées dans les journaux venaient de Judson. Il l'avait forgée physiquement, et maintenant c'était lui qui s'exprimait par sa bouche. Comme elle le racontera plus tard, Eddie ne cessait de lui rappeler qu'elle était incapable de penser par elle-même, qu'elle était « irresponsable ».
Elle avait passé naguère pour la femme de son père, envers qui elle se comportait sur scène d'une manière excitante, sensuelle, mais avec son véritable époux elle semblait se conduire comme une enfant. Non seulement leur différence d'âge pouvait la faire passer pour la fille de Judson, mais elle-même se complaisait dans ce rôle.
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