par Olivier Merlin
Serge Garde, ancien grand reporter, a recueilli le témoignage de Chérif Delay au Sénégal. / La Voix du Nord
« Je suis debout » de Chérif Delay et Serge Garde. Le Cherche midi. 15 E. Sortie le 12 mai.
Voilà une sortie d'ouvrage qui risque de faire beaucoup de bruit.
Le 12 mai, Chérif Delay, l'un des fils de Myriam Badaoui condamnée à 15 ans de prison dans l'affaire d'Outreau, sortira un livre-témoignage recueilli par le journaliste Serge Garde.
« C'est un témoignage vraiment choc que nous nous apprêtons à sortir », estime Valérie Roy, attachée de presse des éditions Le Cherche midi qui publient ce livre.
D'après la maison d'édition, Serge Garde, après avoir été grand reporter à L'Humanité, s'est spécialisé dans les sujets relatifs à la pédocriminalité. Il a décidé d'enquêter sur l'affaire d'Outreau et a mis près de sept mois à retrouver le fils aîné de Myriam Badoui (dont Thierry Delay, condamné à 20 ans, n'est pas le père) au Sénégal.
« On m'a mis des bâtons dans les roues, mais j'ai fini par entrer en contact avec lui », raconte le journaliste. Distant au début « car il a une défiance énorme envers les journalistes », le jeune homme de 21 ans a accepté de parler à Serge Garde.
Installé à Dakar après avoir bénéficié d'un projet « jeune adulte » financé par le conseil général du Pas-de-Calais, Chérif Delay s'est confié un peu plus jour après jour.
" Que dit-il aujourd'hui ?
« Il y a deux vérités judiciaires, explique l'ancien grand reporter. Celle des acquittés et celles des douze enfants qui ont été reconnus comme victimes et indemnisés. Ces deux vérités sont difficilement conciliables même si Chérif n'a pas besoin de remettre en cause les acquittements pour témoigner. » Dans ce livre, Chérif va rappeler qu'il a été violé : « Son témoignage, brut et sans complaisance, souvent à la limite du supportable, étonne par sa force et clarté », soutient le Cherche midi. Pas question pour autant de citer les noms des personnes que l'auteur accuse de viol.
« Depuis 2005, on martèle la même vérité, que les enfants sont des menteurs. Au bout de toutes ces années, Chérif donne enfin son témoignage , explique Serge Garde. C'est la première victime devenue majeure à donner sa vérité. Mais d'autres enfants vont le devenir. Il ne faut donc pas s'étonner si cette affaire apparaît aujourd'hui comme un boomerang. »
En parallèle, Serge Garde est en cours de tournage pour un documentaire sur l'affaire d'Outreau où Chérif Delay raconte son calvaire dans des propos bouleversants dont nous avons pu voir quelques extraits. Un documentaire qui n'a pas encore été vendu à une chaîne de télévision.
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il est hyper courageux ce garçon
RépondreSupprimerj'ai vu des extraits de son témoignage et je me dis quel courage.
il fait bien son "job" dans ce monde ici bas où chacun à ses propres repères, il sera un peu le Ishmael Beah "Le chemin parcouru", témoignage enfant soldat.
bon cou'rage à lui
J'essaye de lui transmettre les messages qui lui donnent bien de l'entrain et savoir qu'on est soutenu, fait tomber la peur. C'est très gentil pour lui et il se peut qu'après le rush, il puisse vous répondre. Merci pour lui.
RépondreSupprimerJ'avais jamais noté la rage qui court, c'est mieux que le courage parce que dans le sens banal de notre emploi quotidien, il est inapproprié, un peu comme une formalité.
Ce qu'il a vécu est atroce (et c'est peu dire). Mais il persiste des zones d'ombres dans cette affaire. Pourquoi avoir accusé des innocents? Aujourd'hui tout le monde est détruit!
RépondreSupprimerOù avez-vous lu ou entendu (attention à la rumeur) que Chérif Delay avait accusé des innocents ?
RépondreSupprimerJ'ai acheté ce livre hier et je n'ai pas pu m'endormir avant de l'avoir terminé.
RépondreSupprimerAu bout d'une trentaine de pages, j'ai arrêté un instant, j'ai ressenti une telle tristesse que j'ai bien cru que je n'arriverai pas à le lire entier.
Et puis, à la base, j'ai acheté ce livre parce qu'enfant, j'ai moi même subit des maltraitances et des attouchements. Je voulais savoir comment un Homme qui a subit autant d'atrocité que Chérif à réussi à être encore debout aujourd'hui.
J'étais loin d'imaginer quelle souffrance des adultes pouvaient infliger, parfois même, à leurs propres enfants.
C'est inhumain.
Encore très jeune aujourd'hui, j'ai eu tellement de mal à me reconstruire alors que je n'ai pas subit l'ombre de ce que cet enfant à subit.
Et aujourd'hui, de savoir que des coupables ont été innocenté, ça me dégoûte réellement.
J'aimerai rencontré cet enfant devenu un Homme. Le voir sourire, l'entendre rire... de voir qu'il est vraiment là, qu'il est debout malgré tout ce qu'il a pu subir.
Cet homme attire toute mon admiration la plus profonde. J'espère que cette page de sa vie va se tournée, et j'aimerai lui dire que son livre aidera sans doute d'autres victimes à tourner la page.
Même si ce livre m'a fait du mal, qu'il a fait remonter en moi des souvenirs que ne pourraient jamais oublier.
Aujourd'hui, je me dis que si Chérif a pu arriver à surmonter tout ça, je le peux aussi.
Je viens de terminer le livre et je dis bravo à chérif pour son témoignage.
RépondreSupprimerJ'espère que son livre va aider d'autre victimes comme lui à sortir du silence.
Que sa vie future lui apporte joie et bonheur
Le vrai drame d'Outreau, c'est que la justice n'a pas fait son travail. C'est que la justice à de la compassion pour les violeurs, elle leur cherche des excuses, les pauvres, qu'ont ils bien pu vivre pour devenir des violeurs, mais elle n'écoute pas les victimes. Ces innocents qui n'ont rien demandés, que l'on a détruit, sali, humilié et en partie tué.
RépondreSupprimerLes victimes, elles, doivent vivrent toute leur vie avec des images qui reviennnent sans cesse, avec les cauchemares qui les hantent, avec ce mal-être qui ne les quitte jamais et elles doivent avancées, malgré tout...
Chérif, merci pour ton courage et ton témoignage. En espérant que cela donnera la force à certaines victimes de parler et la force à toi et à d'autre pour essayer de se re construire.
Je suis désolée de vous dire que la Justice a bien fait son travail, mais la presse a mal fait le sien.
RépondreSupprimerSi les acquittés n'avaient pas été acquittés, la justice aurait été accusée d'erreur judiciaire, mais comme les violeur-e-s dénoncé-e-s par les enfants qui ont été entendus pas la Justice, sont libres, il n'y a pas d'erreur judiciaire. Il y a certes des victimes bafouées. C'est une perversité à leur encontre qui s'est reproduite, une revictimation.