« Si un individu s’expose avec sincérité, tout le monde, plus ou moins, se trouve mis en jeu. Impossible de faire la lumière sur sa vie sans éclairer, ici ou là, celles des autres »
Simone de Beauvoir – La force de l’âge
« L’information est le seul bien qu’on puisse donner à quelqu’un sans s'en déposséder. »
Thomas Jefferson,
l’un des rédacteurs de la Déclaration d'Indépendance des États-Unis,

De l'esprit des lois (1748)

Les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires.
Charles de Secondat, baron de Montesquieu

4 novembre 2011

"Depuis l'affaire DSK, la parole des victimes s'est libérée" par Suzy Rojtman

04-11-11
par Claire Fleury
Interview de Suzy Rojtman, co-fondatrice du Collectif national pour les droits des femmes (CNDF)
Une manifestation contre les violences faites aux femmes se tient ce samedi à Paris. Interview de la co-fondatrice du Collectif national pour les droits des femmes.
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La manifestation est organisée quelques mois après l'affaire DSK…
– Toutes les féministes ont été scotchées par les réactions d'un sexisme complètement décomplexé au moment de la première affaire DSK impliquant Nafissatou Diallo. "Il n'y a pas mort d'homme", "troussage de domestique"...
Cela fait quarante ans que les mouvements féministes luttent contre les violences faites aux femmes. On pensait que les mentalités avaient un peu évolué. Et bien, pas du tout ! Quel choc ! Et en plus, venant des élites ! Puis, il y a eu la remise en cause de la parole de Nafissatou Diallo. A ce moment-là, paradoxalement, les associations féministes ont reçu plus d'appels de femmes qui voulaient attester de violences qu'elles avaient subies. La première affaire DSK a libéré la parole des victimes.

Vous dites "les affaires DSK"...
– La deuxième affaire DSK, celle concernant Tristane Banon, a été classée sans suite.
Rappelons que sa plainte pour tentative de viol [crime prescrit au bout de dix ans] a été requalifiée en agression sexuelle, délit prescrit au bout de trois ans. Les féministes sont les seules à comprendre pourquoi elle a attendu huit ans pour porter plainte. La justice voudrait des victimes parfaites, qui courent au commissariat après l'agression. Mais ça n'existe pas ! C'est pourquoi nous réclamons un vrai changement, avec une "loi-cadre".

Comme en Espagne, il faut des tribunaux contre les violences faites aux femmes, avec des magistrats qui ont des compétences civiles et pénales. Aujourd'hui, des femmes victimes de violence de la part de leur conjoint – des affaires se réglant au pénal – se voient retirer la garde de leurs enfants au profit de leur agresseur, eu civil !
Enfin il y a eu l'affaire du Carlton [un réseau de proxénétisme présumé dans un palace de Lille,
NDRL]. Ce n'est pas illicite de faire appel à des prostituées mais maintenant plus personne ne soutient DSK.

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