Pierre Delannoy, anthropologue, nous éclaire sur cette délicate question. Il conclut sur une note rassurante.
l’un des rédacteurs de la Déclaration d'Indépendance des États-Unis,
De l'esprit des lois (1748)
Les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires.
Charles de Secondat, baron de Montesquieu
30 septembre 2009
Pourquoi l'inceste est-il tabou ? par Pierre Delannoy
29 septembre 2009
Roman Polanski arrêté, mobilisation du monde du cinéma
Rattrapé par la Justice pour une ancienne histoire de moeurs, le cinéaste franco-polonais Roman Polanski a été arrêté samedi soir par la police suisse, alors qu'il se rendait au Festival du film de Zurich où il devait un prix pour l'ensemble de son oeuvre.
Roman Polanski, aujourd'hui âgé de 76 ans, était sous le coup d'un mandat d'arrêt international délivré en 1977 par les Etats-Unis pour avoir eu des relations sexuelles avec une adolescente de 13 ans, Samantha Geimer. Selon celle-ci, l'auteur de Rosemary's Baby avait à l'époque voulu organiser une séance de photos avec elle chez l'acteur Jack Nicholson, à Hollywood Hills (Los Angeles). Dans la villa, il l'aurait photographié nue puis l'aurait ennivrée et droguée avant de la violer. Arrêté sur plainte des parents de la jeune fille, Roman Polanski, à l'époque âgé de 43 ans, avait récusé l'accusation de viol mais avait plaidé coupable de "relations sexuelles illégales" et passé 42 jours en prison avant d'être libéré sous caution. En 1978, craignant de devoir retourner sous les verrous pour plusieurs années à cause de cette sombre affaire, le cinéaste avait décidé de fuir les Etats-Unis. Il s'était installé en France où il a depuis poursuivi toute sa carrière et épousé l'actrice Emmanuelle Seignier. Samantha Geimer a quant à elle quitté Los Angeles dans les années '80 pour se marier et élever trois enfants. Désireuse d'oublier l'affaire, elle a déposé trois demandes d'abandon des poursuites contre le cinéaste, déclarant qu'elle avait pu surmonter l'épreuve et guérir "de tous les maux que M. Polanski a pu m'infliger lorsque j'étais enfant". La procédure n'a cependant jamais pu être annulée pour des raisons tenant au système juridique des Etats-Unis et le réalisateur n'a jamais remis les pieds sur le sol américain.
Le parquet de Los Angeles a déclenché la procédure d'arrestation la semaine dernière, après avoir eu vent du déplacement de Roman Polanski en Suisse. Selon le ministère de la Justice helvète, qui ne pouvait qu'éxecuter le mandat d'arrêt international dont il était saisi, le cinéaste a été appréhendé dès son arrivée à l'aéroport de Zurich. Il est actuellement en "détention provisoire en attente d'extradition". Une éventuelle décision d'extradition pourra être contestée auprès du tribunal pénal fédéral, puis du Tribunal fédéral, mais si Genève décide de son extradition, il sera alors de nouveau confronté aux juges américains.
De nombreux cinéastes, comédiens, artistes et intellectuels -- entre autres Costa-Gavras, Monica Bellucci, Bertrand Tavernier, Ettore Scola, Barbet Schroeder, Wong Kar-Wai, Fanny Ardant, Tony Gatlif, Jean-Jacques Beineix,... -- dénoncent dans une pétition "le traquenard policier" que constitue cette arrestation pour une affaire vieille de plus de trente ans. "Roman Polanski est un citoyen français, un artiste de renommée internationale, désormais menacé d'être extradé. Cette extradition, si elle intervenait, serait lourde de conséquences et priverait le cinéaste de sa liberté", écrivent les signataires qui exigent "la remise en liberté immédiate de Roman Polanski". La Pologne et La France, via notamment le ministre de la Culture François Mitterrand qui estime cette arrestation "absolument épouvantable", ont déclaré apporter leur soutien à Roman Polanski. Les deux pays appuient la demande de libération présentée aux autorités helvétiques par ses avocats, Me Temime et Me Kiejman.
Copyright © Noël Blandin / La République des Lettres, lundi 28 septembre 2009
Roman Polanski, le viol, la justice et nous par Clémentine Autain
Alors qu’un hommage devait lui être rendu au Festival du cinéma de Zurich, le grand cinéaste Roman Polanski vient d’être arrêté, samedi soir, à sa descente d’avion et placé en détention provisoire, « sous mandat d’arrêt américain ». A l’âge de 76 ans, l’artiste est rattrapé par son histoire. Il y a trente ans, il fut accusé aux Etats-Unis d’avoir eu des relations sexuelles avec une adolescente de 13 ans. Alors qu’elle venait pour une séance photo que Polanski réalisait pour un magazine, la jeune fille a déclaré avoir été victime de viol et droguée avant les faits. Polanski a alors plaidé coupable devant la justice mais en niant la contrainte – donc le viol - et le fait de l’avoir droguée. Il fut arrêté six semaines puis relâché avant la sentence. Mais Polanski n’a pas attendu le résultat du procès, qu’il estime inéquitable : il fuit alors les Etats-Unis, part pour Londres puis s’installe à Paris. Ces dernières années, le procureur du Comté de Los Angeles avait déjà fait plusieurs tentatives pour exécuter le mandat d’arrêt de 1978, quand Polanski voyageait dans des pays ayant passé un traité d’extradition avec les Etats-Unis. C’est le cas de la Suisse. Et les délits sexuels contre les mineurs sont imprescriptibles aux Etats-Unis et en Suisse. Alors c’est vrai qu’il est troublant que l’arrestation se soit produite au moment de ce Festival de Zurich alors que Polanski possède un chalet en Suisse et y passe une bonne partie de ses vacances.
Mais j’avoue ressentir un certain malaise devant la manière dont est traité l’événement. Que des artistes, notamment ceux qui sont proches de Polanski, clament à corps et à cris qu’il doit être relâché me paraît logique et légitime. Que les Français qui l’aiment soient stupéfaits, en colère et émus, je le comprends tout autant. En revanche, le traitement médiatique épouse sans réserves la défense du cinéaste et banalise du coup le viol sur mineure : la victime, c’est Polanski. Les termes employés sont révélateurs : il est rarement question de viol mais « d’affaire de mœurs », « d’atteinte sexuelle ». Je ne sais évidemment pas ce qui s’est passé mais ce qui est en cause est suffisamment grave pour ne pas être balayé d’un revers de manche. Elle avait 13 ans, il en avait 43 : il est permis d’être sceptique devant l’hypothèse d’un consentement. Et là où je tombe de ma chaise, c’est quand le ministre français de la culture se croit en droit de juger.
Pour Frédéric Mitterrand, c’est – je cite - « une histoire ancienne, qui n’a pas vraiment de sens ». Si elle n’en a pas pour le ministre, elle en a en tout cas pour la justice car, des deux côtés de l’Atlantique, le viol est un crime. Mais ces temps-ci, le pouvoir politique prend l’habitude de désigner par avance les coupables et les innocents… Le ministre s’en prend également à « l’Amérique qui fait peur », celle qui « montre ici son vrai visage ». Rien de moins.
Un Internaute commentait hier sur la toile : « le piratage, c’est mal ; le viol, c’est pas grave ». Ce qui est aussi choquant dans ce traitement médiatico-politique, c’est que la défense de Polanski se fait au nom de son talent et de sa notoriété. Frédéric Mitterrand le défend parce qu’il est un « cinéaste de dimension internationale ». La nouvelle directrice générale de l’UNESCO, Irina Bukova, a également déclaré - je cite : « je ne sais pas le détail mais c’est choquant (…) il s’agit d’une personnalité mondialement connue ». Jack Lang veut que « la liberté soit rendue à ce grand créateur européen ».
Les artistes célèbres devraient-ils donc échapper aux règles de droit valables pour le commun des mortels ? Nous ferions mieux de questionner les choix politiques sur lesquels reposent le droit et les fonctionnements internationaux de la justice. C’est là que devrait se situer le débat, pour réinterroger ou réaffirmer le bienfondé des règles de l’extradition et de la prescriptibilité des viols sur mineurs. Roman Polanski mérite sans doute un soutien plus musclé, mieux argumenté, qui ne masque pas la gravité des faits en cause.
Affaire Polanski : le témoignage de Samantha Geimer
Affaire Polanski :
le témoignage de Samantha Geimer, violée à 13 ans :
"Je n'ai pas de rancoeur envers lui"
Propos recueillis par le Los Angeles Times, traduits par Cyriel Martin
"Quand je repense à tout ça, il ne fait aucun doute que ce qu'il a fait était horrible. C'était une chose horrible à faire à une petite fille. Mais c'était aussi il y a 26 ans (son témoignage remonte à 2003), et honnêtement, la publicité qui entoure cette affaire m'a tellement traumatisée que ce qu'il [Polanski] m'a fait me semble pâle en comparaison (...). Je n'ai pas de rancoeur envers lui, ni aucune sympathie non plus. C'est un étranger pour moi (...) Mon attitude surprend de nombreuses personnes. C'est parce qu'ils n'ont pas dû affronter tout cela. Ils ne savent pas tout ce que je sais (...)."
"Les gens ne savent pas avec quelle injustice j'ai été traitée par la presse. Je me suis sentie violée ! Les médias m'ont fait vivre un enfer, et j'essaie de mettre tout ça derrière moi. Aujourd'hui, je suis très heureuse dans ma vie. J'ai trois enfants et un mari. Je vis dans un endroit magnifique et j'aime mon travail. Que pourrais-je demander de plus ? Personne ne doit s'inquiéter pour moi. La seule chose qui m'inquiète, c'est que ce qui m'est arrivé en 1977 continue à arriver à des filles tous les jours. Mais si les gens s'intéressent à moi, c'est parce que M. Polanski est une célébrité. Je ne trouve pas ça juste. Il y a certainement d'autres personnes à qui cela pourrait vraiment servir."
Judge the Movie, Not the Man Roman Polanski's 25-year-old crimes should not damage his chances for an Oscar, his victim says.
I met Roman Polanski in 1977, when I was 13 years old. I was in ninth grade that year, when he told my mother that he wanted to shoot pictures of me for a French magazine. That's what he said, but instead, after shooting pictures of me at Jack Nicholson's house on Mulholland Drive, he did something quite different. He gave me champagne and a piece of a Quaalude. And then he took advantage of me.
It was not consensual sex by any means. I said no, repeatedly, but he wouldn't take no for an answer. I was alone and I didn't know what to do. It was scary and, looking back, very creepy. Those may sound like kindergarten words, but that's the way it feels to me. It was a very long time ago, and it is hard to remember exactly the way everything happened. But I've had to repeat the story so many times, I know it by heart.
We pressed charges, and he pleaded guilty. A plea bargain was agreed to by his lawyer, my lawyer and the district attorney, and it was approved by the judge. But to our amazement, at the last minute the judge went back on his word and refused to honor the deal.
Worried that he was going to have to spend 50 years in prison -- rather than just time already served -- Mr. Polanski fled the country. He's never been back, and I haven't seen him or spoken to him since.
Looking back, there can be no question that he did something awful. It was a terrible thing to do to a young girl. But it was also 25 years ago -- 26 years next month. And, honestly, the publicity surrounding it was so traumatic that what he did to me seemed to pale in comparison.
Now that he's been nominated for an Academy Award, it's all being reopened. I'm being asked: Should he be given the award? Should he be rewarded for his behavior? Should he be allowed back into the United States after fleeing 25 years ago?
Here's the way I feel about it: I don't really have any hard feelings toward him, or any sympathy, either. He is a stranger to me.
But I believe that Mr. Polanski and his film should be honored according to the quality of the work. What he does for a living and how good he is at it have nothing to do with me or what he did to me. I don't think it would be fair to take past events into consideration. I think that the academy members should vote for the movies they feel deserve it. Not for people they feel are popular.
And should he come back? I have to imagine he would rather not be a fugitive and be able to travel freely. Personally, I would like to see that happen. He never should have been put in the position that led him to flee. He should have received a sentence of time served 25 years ago, just as we all agreed. At that time, my lawyer, Lawrence Silver, wrote to the judge that the plea agreement should be accepted and that that guilty plea would be sufficient contrition to satisfy us. I have not changed my mind.
I know there is a price to pay for running. But who wouldn't think about running when facing a 50-year sentence from a judge who was clearly more interested in his own reputation than a fair judgment or even the well-being of the victim?
If he could resolve his problems, I'd be happy. I hope that would mean I'd never have to talk about this again. Sometimes I feel like we both got a life sentence.
My attitude surprises many people. That's because they didn't go through it all; they don't know everything that I know. People don't understand that the judge went back on his word. They don't know how unfairly we were all treated by the press. Talk about feeling violated! The media made that year a living hell, and I've been trying to put it behind me ever since.
Today, I am very happy with my life. I have three sons and a husband. I live in a beautiful place and I enjoy my work. What more could I ask for? No one needs to worry about me.
The one thing that bothers me is that what happened to me in 1977 continues to happen to girls every day, yet people are interested in me because Mr. Polanski is a celebrity. That just never seems right to me. It makes me feel guilty that this attention is directed at me, when there are certainly others out there who could really use it.
Copyright © 2009, The Los Angeles Times
Quelques mots sur l'affaire Polanski – Journal d'un avocat – 28/09/09
Prescription, vous avez dit prescription...? (chapitre I)
Par Sub lege libertas le Lundi 28 septembre 2009 à 18:05
Avant d’être au même diapason d’émotion que Frédéric Mitterrand et le Président Nicolas Sarkozy, selon ce ministre réagissant à l’arrestation de Roman Polanski, je me suis rappelé que toutes les semaines, je participais au jugement d’atteintes sexuelles sur mineurs et qu’il n’était pas si rare que les faits remontassent à plus d’une décennie, voire nous remissent en mémoire la France du Président Mitterrand, l’autre. Alors, sans émotion, remontons le cours du temps avec un petit cas pratique, toute ressemblance avec des personnages réels ou des faits ayant eu lieu n’étant pas fortuite.
Samantha est née le 28 février 1964. En mars 1977 elle a donc treize ans. Ses parents déposent alors plainte pour viol sur mineur de quinze ans, car elle leur dit avoir été ce mois-là droguée par un photographe né en 1933, qui l’a obligée dans cet état à avoir des relations sexuelles. Ses parents l’avait confiée à cet artiste de la chambre noire pour plusieurs séances, pour coucher sur papier argentique et mettre en lumière la beauté naissante de leur princesse. Une enquête de police commence. Le photographe est entendu, il reconnaît avoir couché avec la donzelle qu’il dit avoir pensée plus âgée et consentante. En septembre 1979, la procédure est clôturée et transmise au Parquet qui la classe sans suite.
Le Parquet reçoit ce jour un courrier de Samantha demandant que sa plainte soit reconsidérée. Elle est perturbée car elle croise de nouveau son agresseur devenu célèbre à ses yeux : il expose ses tirages dans le salon de coiffure chic où elle travaille. Elle “ne veut pas qu’un pédophile comme lui reste en liberté”. Sub lege libertas, votre procureur favori avec Gascogne, après un moment de rigolade nerveuse, s’interroge avec vous : est-ce prescrit ?
Trois éléments vont guider notre réflexion : la date des faits, la date de la majorité de la plaignante et la qualification possible de l’infraction. Les faits ont eu lieu en mars 1977. La qualification possible des faits est viols sur mineur de quinze ans par ascendant ou personne ayant autorité. La notion d’autorité sur la victime paraît de prime abord pouvoir être retenue puisque les parents confiait la mineure à l’artiste... La majorité de la plaignante intervient le 28 février 1982.
Le principe général de prescription criminelle est fixé par l’article 7 alinéa 1 du Code de procédure pénale qui à la date des faits est la version issue de la loi n°57-1426 du 31 décembre 1957, entrée en vigueur le 8 avril 1958, publiée au JORF [1] le 8 janvier 1958 . On y lit ceci :
En matière de crime, l'action publique se prescrit par dix années révolues à compter du jour où le crime a été commis si, dans cet intervalle, il n'a été fait aucun acte d'instruction ou de poursuite.
S'il en a été effectué dans cet intervalle, elle ne se prescrit qu'après dix années révolues à compter du dernier acte. Il en est ainsi même à l'égard des personnes qui ne seraient pas impliquées dans cet acte d'instruction ou de poursuite.
Donc dans notre cas, le dernier acte d’instruction ou de poursuite est le procès verbal de clôture et de transmission de la procédure au Parquet en septembre 1979. À compter de cette date, la prescription est donc acquise dix ans plus tard soit en septembre 1989. Mais, des règles spéciales de prescription pour les faits sexuels commis sur mineur ont été introduites par la loi du 10 juillet 1989.
L’article 7 du Code de procédure pénale dans sa rédaction issue de la loi n°89-487 du 10 juillet 1989 publiée au JORF le 14 juillet 1989 contient désormais un alinéa 3 :
Lorsque la victime est mineure et que le crime a été commis par un ascendant légitime, naturel ou adoptif ou par une personne ayant autorité sur elle, le délai de prescription est réouvert ou court à nouveau à son profit, pour la même durée à partir de sa majorité.
La jurisprudence (classique) précise que cet alinéa ne s'applique qu'à des faits non encore prescrits lors de son entrée en vigueur le 14 juillet 1989. Donc dans notre cas, les faits étant prescrits en septembre 1989 soit après l'entrée en vigueur de ce nouvel alinéa, il s'applique : ainsi la prescription de dix ans se calcule à compter de la majorité de la plaignante et est donc acquise après le 28 février 1992. Bien sûr des lois depuis ont modifié encore cette règle, mais elles sont toute postérieures à la date à laquelle la prescription est acquise. Donc Sub lege libertas comme Gascogne peut s’exclamer avec Maître Kiejman, avocat d’un certain Roman Polanski qui croisa lui aussi en mars 1977 une Samantha qu’ “en France une affaire de ce type était prescrite au bout de 15 ans"[2] : 1977-1992.
Mais Sub lege libertas vient pour autant dire à Maître Kiejman que l’affirmation très générale “une affaire de ce type” est source de confusion. D’abord, car tout le raisonnement précédent ne tient que si une action judiciaire (instruction) n’a pas été ouverte après la plainte, sinon la prescription ne courrait qu’à l’issue de dix années après le dernier acte.
Et si ce dernier acte avait été un renvoi aux assises suivi d’un arrêt de condamnation par contumace (à l’époque), l’accusé étant en fuite, la situation vécue avant hier soir par Roman Polanski dans les alpages suisses serait la même en France si l’arrêt de condamnation par contumace était intervenu après le 23 septembre 1989 (prescription de la peine criminelle de vingt ans qui ne commence à courir que cinq jours après le prononcé).
Qui est victime ? Affaire Polanski
J'ai un sale souvenir de ce que représente le fait de porter plainte ou non, et de la culpabilité que cela représente dans un cas comme dans l'autre. Va-t-on amplifier cette culpabilité en abolissant la prescription ?
Extrait de Viols par inceste de l'Auteure obligatoirement anonyme
Parce qu'elle n'a pas porté plainte et qu'elle savait qu'elle serait responsable pour longtemps.
Pour me souvenir des viols, il me faut entrer dans une sorte de deuxième personnalité. C'est toujours difficile, voire insupportable. Je l'ai souvent remarqué lorsque d'autres me racontent leur histoire. Nous avons, il me semble, une seconde personne en nous. C'est certainement ce dédoublement de personnalité qui nous a permis de survivre. J'ai conscience que la personne violée est toujours présente, prête à faire une apparition, bien que je la maîtrise de mieux en mieux et, qu'avec le temps, elle meure au profit de celle à laquelle je donne naissance quotidiennement. J'en fais le deuil et cela est très réconfortant.
Quelque chose d'effroyable est arrivé :
il est venu et il ne m'a pas tuée.
Je dois parler du pouvoir de mort qu'il s'était octroyé sur moi. Elle m'avait donné la vie, il m'a donné la mort.
J'aurais voulu fuir dans une autre peau que la mienne. Je pensais qu'il n'y avait aucune issue possible ; j'étais perdue, je ne me défendais pas pour ne pas lui donner la possibilité de me briser encore plus. J'étais ensevelie sous un flot d'impuissance dont seule la mort m'aurait délivrée. Lorsque cette impuissance réapparaît régulièrement, les envies de suicide se précipitent.
Outre « le problème de la prescription de l'action publique », l’avocat de Roman Polanski, Hervé Témime, a rappelé que « la victime supposée de l'infraction s'est désistée depuis de très longues années ». Samantha Geimer a publiquement demandé à ce que l’affaire soit classée, même si elle maintient ses accusations de viol. Elle a expliqué que l'insistance avec laquelle le parquet de la ville exigeait le retour du cinéaste aux Etats-Unis tenait de la "mauvaise blague" dont elle faisait les frais.
"Quand je repense à tout ça, il ne fait aucun doute que ce qu'il a fait était horrible. C'était une chose horrible à faire à une petite fille. Mais c'était aussi il y a 26 ans (son témoignage remonte à 2003), et honnêtement, la publicité qui entoure cette affaire m'a tellement traumatisée que ce qu'il [Polanski] m'a fait me semble pâle en comparaison (...). Je n'ai pas de rancoeur envers lui, ni aucune sympathie non plus. C'est un étranger pour moi (...) Mon attitude surprend de nombreuses personnes. C'est parce qu'ils n'ont pas dû affronter tout cela. Ils ne savent pas tout ce que je sais (...)."
Roman Polanski interpellé : pourquoi ça fait débat
Invité à recevoir un prix pour l’ensemble de sa carrière à Zurich, Roman Polanski a été arrêté dès son arrivée à l’aéroport. Le réalisateur est poursuivi par la justice américaine pour viol sur mineure, des faits vieux de trente ans. Les Etats-Unis ont quarante jours pour formuler une demande d’extradition à la Suisse.
Âgé de 43 ans en 1977, Roman Polanski a des relations sexuelles avec une mineure de 13 ans à Los Angeles. Les faits se déroulent à Los Angeles, dans la maison de Jack Nicholson prêtée pour une séance photo. La jeune fille accuse Polanski de l'avoir droguée puis violée. Il rejette cette accusation, affirmant que l’acte était consenti, mais admet le détournement de mineure et plaide coupable pour ce crime, passible de 20 ans de prison aux Etats-Unis. Début 1978, libéré sous caution dans l’attente du procès, il s’enfuit et ne remet plus jamais les pieds dans le pays. Il s’installe en France et acquiert la nationalité française.
Depuis trente ans, la justice américaine n'a pas abandonné les poursuites. L'arrestation de Zurich a entraîné le soutien de nombreux artistes, dans une affaire qui soulève plusieurs problèmes.
La question de la prescription
En France, la prescription dans les affaires de viol est de dix ans à compter de la commission des faits, sauf pour les victimes âgées de moins de quinze ans. Dans ce cas, elle court à partir de la majorité et pour vingt ans. Mais en Suisse comme aux Etats-Unis, les crimes sexuels sur mineurs sont imprescriptibles.
« Il n’y a pas de raison de ne pas exécuter un mandat d’arrêt international valable », a expliqué l’Office fédéral de la justice.
L’arrangement avec la victime
Outre « le problème de la prescription de l'action publique », l’avocat de Roman Polanski, Hervé Témime, a rappelé que « la victime supposée de l'infraction s'est désistée depuis de très longues années ». Samantha Geimer a publiquement demandé à ce que l’affaire soit classée, même si elle maintient ses accusations de viol. Elle a expliqué que l'insistance avec laquelle le parquet de la ville exigeait le retour du cinéaste aux Etats-Unis tenait de la "mauvaise blague" dont elle faisait les frais.
Un procès peu équitable
Fin 2008, les avocats américains de Polanski relancent une demande de classement des poursuites à son encontre. Selon eux, de « nouveaux éléments de preuve » montrent que le juge (mort en 1993) et le procureur avaient commis des manquements. Les détails ont été décrits dans le documentaire « Roman Polanski: Wanted and Desired » de Marina Zenovich (2008). Le juge californien Peter Espinoza, reconnaît qu'il y avait eu « une faute professionnelle substantielle » du procureur et du juge, mais rejette la demande à cause de l'absence du cinéaste à l'audience.
Les conditions de l’arrestation
Pourquoi maintenant ? Des artistes du monde entier, parmi lesquels Costa-Gavras, Wong Kar-Wai ou Monica Bellucci dénoncent un « traquenard policier ». En effet, le réalisateur détient un chalet en Suisse, à Gstaad, dans lequel il séjourne régulièrement mais n’a jamais été inquiété. Les autorités suisses ont fait valoir qu’elles ne pouvaient prévoir ses séjours, alors que dans le cadre du festival, elles étaient averties de sa venue. La presse suisse, de son côté, évoque un échange de bons procédés entre la Suisse et les Etats-Unis. « Difficile de ne pas faire de rapprochement entre l'affaire UBS et l'arrestation surprise de Roman Polanski. La Suisse a-t-elle voulu faire plaisir aux Etats-Unis au risque d'un excès de zèle qui n'améliore guère son image de marque à l'étranger ? » s’interroge Le Matin.
La notoriété de l’agresseur présumé
Les prises de position publiques unanimes en faveur de Polanski semblent s’appuyer sur l’argument de l’œuvre accomplie. Au point qu’on en vient à se demander comment serait traité un personnage plus controversé qui se retrouverait dans la même situation. Bernard Kouchner déclarait par exemple ce matin sur France Inter : « C'est un peu sinistre, cette histoire franchement. Un homme d'un tel talent, reconnu dans le monde entier, reconnu surtout dans le pays qui l'arrête, tout ça n'est pas sympathique ». Le Temps : « Roman Polanski n’est pas n’importe quel fugitif. Son œuvre a touché le monde entier. Que l’on pense à son film Le Pianiste, qui fait le récit bouleversant de la survie d’un musicien dans le ghetto de Varsovie ? Roman Polanski, aujourd’hui âgé de 76 ans, a survécu lui-même au ghetto, à l’assassinat de sa première épouse par un serial killer puis à un lynchage médiatique après cette malheureuse aventure qu’il a eue un soir de l’année 1977 avec la fille, mineure, d’une actrice américaine ». Sympathique ou non, le conseiller fédéral suisse en charge de la culture, Pascal Couchepin, rappelle que « Grand artiste, grand politicien, grand écrivain, on est finalement tous égaux devant la loi ».
Le cinéaste Roman Polanski arrêté à Zurich – 27\09\09
LEMONDE.FR | 27.09.09 | 12h22 • Mis à jour le 28.09.09 | 08h45
Le réalisateur de Chinatown et Rosemary's Baby a fui les Etats-Unis en 1978, après avoir plaidé coupable dans une affaire de mœurs. Il est accusé d'avoir eu une relation sexuelle avec une jeune fille de 13 ans. Polanski avait au départ fait l'objet de six chefs d'inculpation, et notamment de viol, pour avoir eu une relation sexuelle avec elle après lui avoir fait consommer du champagne et de la drogue. Il a rejeté l'accusation de viol mais a plaidé coupable de relation sexuelle avec une mineure, ce qui est passible de 20 ans de prison.
S'il est extradé aux Etats-Unis, le cinéaste, âgé de 76 ans, pourrait finir sa vie en prison.
Polanski avait alors passé 47 jours en prison. Fin janvier 1978, au lendemain d'une réunion entre ses avocats et un juge lors de laquelle ce dernier avait laissé entendre qu'il allait le renvoyer sous les verrous, Roman Polanski avait pris un avion pour l'Europe et avait élu domicile en France.
UN DOCUMENTAIRE SUR SON PROCÈS
Le cinéaste a ensuite dénoncé les conditions du procès : en juin dernier, ses avocats ont plaidé pour obtenir l'abandon des charges pour détournement de mineure, dénonçant des vices de forme dans la procédure. Se fondant sur les éléments nouveaux mis au jour par un film documentaire réalisé par Marina Zenovich, Roman Polanski : Wanted and Desired, ses avocats ont assuré que ce dossier "a été infecté depuis le début par des manquements à l'éthique professionnelle" de la part des magistrats. Mais l'absence de Polanski, qui aurait dû se constituer prisonnier pour comparaître, a certainement joué en sa défaveur.
La victime elle-même est favorable au classement de l'affaire. La jeune Samantha Geimer avait confié en 2003 au Honolulu Star-Bulletin qu'elle avait accepté de poser pour des photographies que Roman Polanski allait prendre pour Vogue, rappelle l'agence BNOnews : "J'ai eu un peu peur à la fin [de la deuxième séance de photos], et j'ai compris qu'il avait d'autres intentions, (...) mais je ne savais pas comment m'en sortir". Elle a également accusé Polanski de lui avoir fait boire du champagne et de l'avoir droguée pour pouvoir abuser d'elle.
Son départ précipité pour la France, n'a pas empêché Roman Polanski de faire carrière. Sa consécration est assurément en 2002, au moment de la sortie du Pianiste, qui a cumulé les récompenses : Palme d'Or à Cannes, il reçoit trois Oscars et sept César en 2003. Logiquement, il ne s'était pas présenté à Los Angeles en 2003 pour recevoir l'Oscar du meilleur réalisateur décroché pour le Pianiste. Le Festival du film de Zurich devait lui remettre dimanche soir un prix pour l'ensemble de son œuvre. Son arrestation a "choqué" les participants, selon les organisateurs, qui assurent que la rétrospective consacrée à ses œuvres est maintenue. De son côté, un représentant de la police cantonale a précisé que "l'arrestation de Roman Polanski s'est faite sur ordre de Berne" sans toutefois donner plus de précisions.
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Frédéric Mitterrand "stupéfait"
Le ministre de la culture se déclare "stupéfait" par l'arrestation de Roman Polanski dont il rappelle qu'il est citoyen français. Le ministre "vient d'apprendre avec stupeur la procédure engagée à l'encontre de Roman Polanski, réalisateur de cinéma de réputation internationale et citoyen français, actuellement retenu en Suisse", indique le ministère dans un communiqué.
Le ministre précise qu'il "s'en est entretenu avec le président de la République, Nicolas Sarkozy, qui suit le dossier avec la plus grande attention et partage le souhait (...) d'une résolution rapide de la situation". "Sans vouloir s'immiscer dans un processus judiciaire très ancien et donnant lieu à des appréciations exagérées", Frédéric Mitterrand indique qu'il "regrette de la manière la plus vive qu'une nouvelle épreuve soit ainsi infligée à celui qui en a déjà tant connu". (AFP)
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Sur le même sujet Vidéo "Wanted & Desired", un documentaire sur Roman Polanski
Les faits La presse suisse voit un rapport entre la banque UBS et l'arrestation de Polanski
Zoom Roman Polanski a refusé la demande d'extradition vers les Etats-Unis
Chronologie Affaire Polanski : trente-deux ans de procédure
Cadrage Les différents scénarios après l'arrestation de Roman Polanski en Suisse Les faits Les artistes se mobilisent pour Roman Polanski
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26 septembre 2009
Italie – 2009 : Un père et son fils inculpés pour viol et inceste
Le père et le fils, vendeurs ambulants tous les deux, ont été inculpés de viol, abus familial et d'actes obscènes en public car certains actes sexuels ont eu lieu dans une voiture.
Le parquet de Turin a inculpé le fils, âgé de 41 ans, d'abus sexuels sur sa sœur aujourd'hui âgée de 34 ans, et ses quatre filles, âgées de six à 20 ans.
"Il semble qu'il y avait dans cette famille une sorte de 'droit du seigneur' du père sur sa fille", a déclaré le procureur Pietro Forno, cité par Ansa.
La fille, âgée aujourd'hui de 34 ans, avait été contrainte de quitter l'école au début de l'adolescence. Elle s'est plainte aux autorités dès 1994 mais n'avait pas été prise au sérieux.
La presse italienne a surnommé l'affaire "le Josef Fritzl italien", par allusion au père incestueux autrichien condamné le 19 mars à la prison à vie dans une institution psychiatrique pour avoir séquestré et violé sa fille pendant 24 ans.
Daniel Flynn, version française Jean-Stéphane Brosse
Australie – 2009 : Une affaire Fritzl à Melbourne ?
Un Australien est soupçonné d'avoir eu quatre enfants de sa fille, qu'il aurait violée quasi quotidiennement pendant 30 ans. Un inceste qui se serait perpétué malgré des signalements adressés aux autorités, selon la presse australienne de jeudi.
L'homme, âgé d'une soixantaine d'années, a commencé à violer sa fille lorsque celle-ci n'avait que 11 ans, a affirmé le Herald Sun de Melbourne (sud-est).
Selon le journal, l'épouse du suspect a démenti avoir eu connaissance des viols présumés, affirmant que les enquêteurs avaient engagé des poursuites après avoir reçu les preuves par l'ADN que le sexagénaire était bien le père des enfants de sa fille.
La responsable des services sociaux de l'Etat, Lisa Neville, a qualifié d'« atterants » les crimes présumés qui seraient survenus à environ 100 kilomètres à l'est de Melboune. « J'ignore le degré d'intervention, s'il y'en a eu, de la police, du département ou d'autres services depuis 30 ans », a-t-elle déclaré au groupe audiovisuel ABC. La police de l'Etat du Victoria a refusé de s'exprimer sur le dossier en vertu d'une décision de justice couvrant du secret les investigations et l'identité du suspect.
Les quatre enfants souffraient de malformations
Le Premier ministre du Victoria, John Brumby, a promis une enquête pour déterminer comment une affaire de cette ampleur a pu passer inaperçue. « Je n'ai pas encore été avisé des détails du dossier, mais tout ce que je peux dire, c'est que la loi sera évidemment appliquée dans toute sa force », a-t-il affirmé. Un leader de l'opposition a réclamé la démission du ministre dont relèvent les services sociaux.
Selon le Herald Sun, les quatre enfants nés de l'inceste étaient affligés de malformations à leur naissance dans des hôpitaux de Melbourne, la capitale du Victoria. L'un d'eux est décédé à la suite de problèmes de santé. La victime avait signalé les viols présumés en 2005, sur les conseils d'un voisin, mais elle avait ensuite refusé de collaborer avec les enquêteurs par peur de représailles. Elle avait cependant changé d'avis et déposé plainte en juin 2008 auprès des policiers qui ont procédé à un test ADN et engagé des poursuites contre le suspect.
Selon le journal australien The Age, les chefs d'accusation initialement de 83, ont été ramenés à 13 et le suspect comparaîtra en novembre.
leparisien.fr
16 septembre 2009
René Girard décrit le processus de désignation qu'utilise le système agresseur
Il décrit trois stéréotypes victimaires d'une pertinence clinique rare. Le premier est un état de crise qui déstabilise les rapports sociaux : la stérilité qui s'est abattue sur Thèbes par exemple. Le deuxième est la désignation d'un bouc émissaire accusé d'un crime considérée comme étant responsable de la crise par un lien de causalité magique : Œdipe a commis l'inceste et le parricide ; lors des épidémies de peste, on désignait les juifs accusés d'empoisonner les puits ou les vampires dont on déterrait les corps. La vérité est bafouée au profit de l'énormité de l'accusation : le capitaine Dreyfus est un traître ! Le troisième stéréotype concerne certains signes victimaires faciles à identifier, lesquels sont une monstruosité physique ou morale, réelle ou supposée: Œdipe est un immigré boiteux ; les juifs ont le nez crochu ; les sorcières entretiennent des relations diaboliques, etc.
9 septembre 2009
Pédophilie d'un ministre étouffée par la justice par laconik
Yves Bertrand fut l'un des hommes les plus puissants de France.
Directeur Central des Renseignements Généraux de 1992 à 2004, il exerça ses fonctions sous l'autorité d'une dizaine de ministres. Cette longévité exceptionnelle à un poste aussi sensible fut longtemps considérée comme suspecte par ses détracteurs.
En effet, la Direction des RG – véritable police politique au service du pouvoir en place – représente un poste hautement stratégique voué par définition à évoluer au rythme de l'alternance politique. Homme de l'ombre par excellence, et malgré sa réputation sulfureuse, Yves Bertrand sut très habilement gagner la confiance de François Mitterrand puis de Jacques Chirac.
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Autres billets sur l'affaire du ministre pédophile
28/05/2011 Le Figaro Magazine ; À Marrakech, un ex-ministre « s'amuse »
30 mai 2011 – Canal + – Luc Ferry affirme qu'un ancien ministre français "s'est fait poisser à Marrakech dans une partouze avec des petits garçons"
Etrange éditorial de Laurent Joffrin dans le Nouvel observateur : pas un mot sur les enfants victimes de pédophilie
Pédophilie : Démonter la rumeur sur Jack Lang dans l'Express
Quand la France protège les pédophiles par Jean-Pierre Mocky
7 septembre 2009
7/ Quelques conséquences sur les survivantes selon Roland Coutanceau
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Il est certain que le traumatisme est différent quand l'enfant est agressé une fois, même si cela peut être très destructeur, et quand l'inceste s'inscrit dans un mode de vie et dans un être au monde qui s'installe dans la durée. Les conséquences psychiques et sexuelles sont dans ce cas importantes, marquées par l'effraction répétée de l'intimité de la fillette. Le rapport à l'homme, le rapport à la sexualité seront distordus par l'ancrage insidieux de l'agression et de la contrainte dans son imaginaire.
Voir aussi les billets concernant le livre de Roland Coutanceau :
1/ Vivre après l'inceste : Haïr ou pardonner
2/ Peut-on pardonner ?
3/ Un silence difficile à rompre
4/ Désordres relationnels et sexuels
5/ Le père incestueux
*/ L'enfant investi d'une sorte de mission
6/ Les milieux sociaux et culturels
8/ Le dévoilement
9/ Trois profils des pères incestueux